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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Profitant de son avantage militaire et de la timide réaction de l’Arménie, le dictateur azéri ne cesse de provoquer les Arméniens, que ce soit sur la ligne de contact Azerbaïdjan-Haut-Karabakh ou sur la frontière Azerbaïdjan-Arménie. Frontière, dont le tracé exact reste toujours à réaliser et à valider (délimitation/démarcation).
Pendant
que le gouvernement arménien, Nigol Pachinian en tête, essaie, contre vents et
marées et nonobstant des critiques, d’arriver à un accord de paix avec
l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev fait tout pour brûler les étapes et aboutir rapidement
à ses fins.
Pour
ce faire, il dispose de plusieurs moyens, surtout illégaux - cela va de soi. Ainsi,
son dernier « jeu cynique » consiste à manipuler la vanne du gazoduc venant
d’Arménie et passant par Chouchi, qui alimente le Haut-Karabakh, privant les
Artsakhiotes d’énergie.
Un
autre de ses moyens favoris consiste à attaquer et à occuper des villages de
l’Artsakh, voire des bouts de territoire arméniens. Tout est normal pour lui,
vu que, dans le premier cas, le Haut-Karabakh est une région de l’Azerbaïdjan,
et dans le second, ses cartes à lui indiquent que les territoires en question
font parties de l’Azerbaïdjan.
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Bakou
a présenté ses conditions(*) pour
signer un accord de paix avec Erevan. On remarque tout de suite que les mots « Karabakh »
et « Groupe de Minsk de l’OSCE » sont totalement absents du texte. Logique,
puisque pour le potentat azéri le conflit du Haut-Karabakh n’existe plus suite à
la victoire des troupes turco-azerbaïdjanaises en novembre 2020.
Conditions
que l’Arménie a rejetées, car Erevan s’appuie sur les trois coprésidents du
groupe de Minsk de l’OSCE pour aboutir à un traité de paix.
Quant
auxdits coprésidents, États-Unis et France essentiellement, à part sortir un
communiqué déclarant que ce n’est pas bien, qu’il faut négocier, etc., etc.…, cela
leur est complètement égal que la guerre contre l’Artsakh puisse reprendre. C’est
un problème entre Arméniens et Azerbaïdjanais, d’autant qu’ils sont à 100%
occupés par la guerre en Ukraine.
Reste
le troisième coprésident, la Russie. À l’inverse des deux autres, c’est lui qui
assure la survie existentielle des Arméniens du Haut-Karabakh avec ses 2500 soldats
de la paix. Ce qui explique pourquoi l’Arménie s’est abstenue lors du vote
contre Poutine à l’Assemblée générale de l’ONU.
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On
comprend que l’Ukraine attire toutes les attentions, les Artsakhiotes sont
passés par là pendant 44 jours. Le président Volodymyr Zelensky est capable de
déclencher des « standing ovation » auprès des parlementaires de chacun
des pays auxquels il s’adresse et qui n’hésite pas à dire à chacun d’entre eux
ce qu’il doit faire, ou pas, jusqu’à citer nommément les sociétés qui doivent
cesser de commercer avec la Russie. On est à mille lieues de l’aide reçue par
les Artsakhiotes.
Rappelons
toutefois que ce communicant hors pair avait félicité son ami Ilham Aliev pour la
victoire en 2020 sur les Arméniens. Il l’a également remercié récemment pour l’aide apportée à son pays et lui a
demandé d’intensifier les attaques contre le Haut-Karabakh, aussi bien par anti-arménisme
que pour occuper les soldats russes afin qu’ils ne soient pas déployés en
Ukraine.
C’est
beau l’amitié, non ?
(*) Cinq conditions :
-
Reconnaissance mutuelle de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de
l'inviolabilité des frontières internationales et de l'indépendance politique
de l'autre ;
-
Confirmation mutuelle de l'absence de revendications territoriales des États
les uns contre les autres et de l'obligation légale de ne pas déposer une telle
revendication à l'avenir ;
-
S'abstenir de menacer la sécurité de l'autre dans les relations interétatiques,
d'utiliser la menace et la force contre l'indépendance politique et l'intégrité
territoriale, ainsi que d'autres circonstances incompatibles avec les objectifs
de la Charte des Nations Unies ;
-
Délimitation et démarcation de la frontière de l'État, établissement de
relations diplomatiques ;
-
Ouverture des transports et des communications, établissement d'autres
communications pertinentes et coopération dans d'autres domaines d'intérêt
commun.
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Traductions
– revue de presse
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Arménie
Le Premier ministre Nigol Pachinian et le président Vladimir Poutine ont discuté par téléphone de la situation au Haut-Karabakh.
Selon une déclaration du bureau de Pachinian, les deux hommes ont insisté sur le processus de mise en œuvre des accords stipulés dans les déclarations trilatérales du 9 novembre 2020, du 11 janvier et du 26 novembre 2021. Ils ont aussi discuté de l’appel de l'Arménie aux coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE concernant l'organisation des négociations sur un traité de paix.
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Groupe
de Minsk de l’OSCE
« La France déplore les incidents survenus au Haut-Karabagh, notamment les incidents armés et les mouvements de troupe dans les régions Parukh et de Khramort. Elle demande que les forces qui auraient avancé se replient sur leurs positions initiales conformément à la déclaration de cessez-le-feu du 9 novembre 2020.
Elle a également pris note avec inquiétude d’une nouvelle rupture d’approvisionnement en gaz des populations du Haut-Karabagh et demande que soit rétablie la connexion permettant l’approvisionnement de ces populations. Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères a soulevé cette question lors de ses récents entretiens avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais et appelé à ce que l’approvisionnement puisse être rétabli dans les meilleurs délais, alors que
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France
Après la rencontre Nigol Pachinian-Emmanuel Macron le 9 mars à Paris, et les propos affables échangés, c’est au tour des chefs de la politique étrangère arménienne et française, Ararat Mirzoyan et Jean-Yves Le Drian, qui se sont entretenus par téléphone le vendredi 18 mars et ont évoqué un certain nombre de questions liées à la sécurité régionale et internationale․
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, les deux hommes ont échangé sur la mise en œuvre de la feuille de route de la coopération économique arméno-française
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Russie
« Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a discuté de la conclusion d'un accord de paix entre Bakou et Erevan lors de conversations téléphoniques avec ses homologues azerbaïdjanais et arménien, Jeyhun Bayramov et Ararat Mirzoyan,
Lors des entretiens avec Ararat Mirzoyan, la question de la conclusion d'un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a été abordée, et il a été noté que la Russie était prête à y contribuer.
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Turquie-Azerbaïdjan
Jean-Yves Le Drian et son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov ont discuté par téléphone, particulièrement de la normalisation des relations entre Erevan et Bakou le jeudi 14 mars.
Au cours de la conversation, les parties ont discuté de la situation actuelle dans la région, y compris de la mise en œuvre des déclarations trilatérales signées entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie. Les ministres ont abordé les cinq principes de base présentés par l'Azerbaïdjan.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA