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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Une chose est claire : La Russie ne lèvera pas le petit doigt pour aider l’Arménie dans le conflit du Haut-Karabakh. Elle se contentera de paroles lénifiantes.
La
dernière réunion de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) qui
s’est tenue à Erevan le 23 novembre, en est une nouvelle preuve. L’occupation
de 145 km² depuis la guerre des 44 jours, du territoire de l’Arménie par les
forces azéries, n’est pas une agression, selon les éminents membres de
l’Organisation. Et donc, elle ne mérite pas une intervention armée de l’OTSC.
Rappelons
que l'OTSC regroupe 6 pays : l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le
Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. Sorties de la Russie, et encore cela
dépend de l’humeur de Poutine, aucun de ces États n’est proche de l’Arménie.
Ils préfèrent tous le dictateur de Bakou, riche de ses énergies fossiles,
arrosant les uns et les autres de ses millions.
Alors
que c’est l’Arménie qui préside l’OTSC jusqu’à la fin de l’année, les
Observateurs envoyés sur le terrain n’ont vu que ce qu’ils avaient envie de
voir, et leur rapport évite d’égratigner qui que soit. C’est tout juste s’il ne
donne pas raison à l’Azerbaïdjan de se comporter comme il fait.
Comme
par hasard, Ilham Aliev a passé un coup de fil au camarade Vladimir Poutine la
veille de la réunion. Aussi, il n’y a rien d’étonnant que le lendemain,
« la montagne ait accouché d’une souris ». Le « deal »
passé entre Moscou et Bakou, avec Ankara en arrière-plan, est beaucoup plus
prometteur et juteux que celui passé entre Moscou et Erevan. Il n’y a pas
photo. Les rencontres Poutine-Erdoğan ne portaient pas que sur les problèmes
ukrainiens. Il est évident que, les Kurdes de Syrie – avec une intervention
terrestre, ou le conflit arméno-azéri – avec une bienveillance envers Aliev,
ont fait partie des sujets abordés.
Si
l’on ajoute à cela l’accord commercial Moscou-Bakou sur le gaz russe, lequel
sera revendu aux Européens moyennant un petit bénéfice pour le potentat - merci
Mme la présidente de la Commission européenne ; on ne voit pas pourquoi le tsar
de toutes les Russies irait perturber les Turco-azéris dans leurs délires de
conquêtes. Puisque l’on est dans les largesses, Erdoğan a obtenu, de son côté,
le feu vert pour aller bombarder les Kurdes de Syrie, voire plus, s’il
n’empiète pas trop sur les plates-bandes russes du coin.
D’où
le communiqué final de l’Organisation en « eau de boudin » : « Le projet de décision du
Conseil de sécurité collective de l'OTSC sur les mesures d'assistance à
l'Arménie est "à un degré élevé de préparation » …()…. La
déclaration du Conseil de sécurité collective de l'OTSC est également à un degré
élevé de préparation, mais suite aux résultats des discussions d'aujourd'hui,
il était nécessaire d'apporter un certain nombre d'ajustements à ce document.
C'est un processus normal, » a déclaré son secrétaire général,
Stanislav Zas.
Signalons
toutefois un événement inhabituel.
Le
premier ministre arménien, Nigol Pachinian, qui habituellement fait profil bas
devant ses homologues et se plie aux volontés d’un Aliev, a décidé cette
fois-ci de défendre les intérêts de l’Arménie. Cela s’est traduit par un refus
de signer le document final, car il y manquait les deux points soulevés par lui.
Sans doute le climat d’Erevan a-t-il influé sur son comportement.
Est-ce
que cela va changer quoi que ce soit à la situation ? Certainement pas.
C’est la Biélorussie, c’est-à-dire le larbin de Poutine, qui prend la
présidence de l’OSCE à partir du 1er janvier, et il serait fort
étonnant qu’Alexandre Loukachenko aille contre la volonté de son mentor.
Est-ce
que pour autant les Occidentaux vont épauler l’Arménie ? Pas plus. Erevan
se bat contre Bakou et non contre la Russie. Donc rien à attendre des
États-Unis, tout au plus quelques millions de dollars, mais pas d’armement. Il
n’est même pas dit que Washington sanctionne un temps soit peu Bakou, grand
copain d’Ankara, membre de l’OTAN, indispensable par les temps qui courent.
Pour
ce qui est de l’Union européenne, elle sortira quelques Résolutions de soutien
accompagnées de chèques humanitaires et/ou économiques, mais aucune aide
militaire. N’oublions pas que le Parlement est une chose et l’exécutif une
autre. La Commission ne suit pas toujours ses recommandations. Le président du
Conseil européen Charles Michel fait de son mieux pour garder l’équilibre dans
les négociations multilatérales avec des propositions généralistes. Quant à Josep
Borrell, le ministre des Affaires étrangères de l’UE, c'est-à-dire le Haut
représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de
sécurité, ainsi que vice-président de la Commission européenne, moins il est
visible et mieux il se porte. On se demande à quoi il sert ? On ne peut
pas vexer Ilham Aliev et commercer avec lui, n’est-ce pas Mme Von der
Layen ?
N’oublions
pas la France, coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE et grande amie de
l’Arménie ; mais pas au point de reconnaitre la république d’Artsakh ou
d’envoyer des hommes en armes. Au moins le parlement français, Chambre de
députés et Sénat, a voté par deux fois la reconnaissance de l’Artsakh et un
train de sanctions, hélas l’exécutif n’a pas suivi. Brice Rocquefeuil, envoyé
spécial pour le Caucase du Sud, ambassadeur pour le Partenariat oriental,
coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, et représentant du ministère français
des Affaires étrangères, s’est même permis de déclarer : « La résolution adoptée
par le Sénat français sur l'Azerbaïdjan n'est pas la position du gouvernement
français. »
Au
final, l’Arménie ne peut compter que sur elle-même, personne ne viendra
l’aider. Tout ce qu’elle espérait, c’est que ses appels au secours aux pays qui
s’intéressent plus au moins à elle, freine l’appétit et les élucubrations du
dictateur azéri.
Il
reste toutefois une inconnue : Que fera Poutine dans les semaines et mois
à venir ? Laissera-t-il les Turco-azéris réaliser leur rêve de
pantouranisme en écrasant les Arméniens qui se trouvent sur leur chemin ?
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Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA
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Réunion
OTSC
« À la veille du sommet de l'OTSC, l'Azerbaïdjan tire sur les soldats qui se tiennent aux frontières de l'Arménie et sur les paysans engagés dans les travaux agricoles. En fait, l'Azerbaïdjan tire sur l'OTSC, mais ce que l'OTSC a à dire, nous le verrons aujourd'hui, » a déclaré Edmond Maroukhian, ambassadeur itinérant au ministère des Affaires étrangères ; faisant suite à de nouveaux tirs avec des armes à feu de différents calibres vers les positions de combat arméniennes situées dans la partie orientale de
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Arménie
« L'Arménie est prête pour une réunion avec la partie azerbaïdjanaise le 7 décembre, sur la base des accords et du format conclus à Prague, » a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Vahan Hunanian.
Il a rappelé que la précédente réunion de Prague s'était tenue en formant quadrilatère et a ajouté que "logiquement, le format de la réunion et la composition des participants doivent
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Francophonie
Un certain nombre de documents ont été adoptés lors du 18e Sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Djerba (Tunisie). Parmi les documents adoptés figurait également la résolution « Sur les situations de crise dans l'espace francophone, leur dépassement et le renforcement de la paix », à travers laquelle les États membres exprimaient leur soutien et leur solidarité à l'Arménie.
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Russie
Le président Vladimir Poutine a eu mardi 22 novembre une conversation téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, portant sur la mise en œuvre de l'accord conclu le mois dernier à Sotchi.
Le 31 octobre, Poutine avait organisé une rencontre trilatérale avec Ilham Aliev et Nigol Pachinian. Les trois dirigeants avaient convenu qu'Erevan et Bakou respecteraient l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'autre et que la discussion sur le règlement du conflit du Karabakh sera reportée une nouvelle fois.
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Turquie-Azerbaïdjan
« Paris ne peut pas participer au processus de paix entre Bakou et Erevan, la rencontre du 7 décembre à Bruxelles n'aura pas lieu. Moins d'une semaine après la réunion de Prague, le président Macron dans son interview a critiqué l'Azerbaïdjan et nous a accusés de ce que nous n'avons pas fait. Elle a été suivie d'une résolution bien connue du Sénat français, qui est absolument inacceptable et offensante, » a déclaré le président s Ilham Aliev lors de la conférence internationale « Le long du corridor moyen : géopolitique, sécurité et économie ».
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA