***
Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
Avec la bénédiction d’Erdoğan et le « laisser-faire » de Poutine, Ilham Aliev a mis en route sa nouvelle stratégie, inspirée des méthodes russes en Ukraine : Affaiblir et affamer la population du Haut-Karabakh. Quant aux communiqués de la communauté internationale sur son comportement, il n’en a que faire.
Dans
tous cas, il se garde bien d’attaquer l’Arménie, sauf bien sûr si c’est cette
dernière qui l’agresse en premier. C’est tellement simple de déclarer une
provocation imaginaire. De plus, il dispose de 120.000 Arméniens sous la main
près à servir de boucs émissaires.
Le
dictateur azéri a rodé sa méthode. Comme pour la guerre contre l’Arménie, il
teste d’abord la faisabilité pour voir la réaction de l’ennemi et surtout celle
de la communauté internationale, puis il lance ses troupes. En l’occurrence,
ici ce sont des civils soi-disant « éco-militants et représentants d'ONG »
qui ont été utilisés. Les militaires, c’est pour plus tard.
Pour
ce faire, le grand frère turc est là pour expliciter comment mettre en œuvre un
blocus efficace : Il faut couper toutes les communications terrestres de
l’ennemi, ainsi que toutes les alimentations énergétiques. Dans le cas du
Haut-Karabakh, il n’y a qu’une seule voie de communication – le couloir de
Latchine, c’est chose faite ; et côté alimentation, il y a le gazoduc, c’est également
chose faite. Par contre, déporter en masse les Arméniens et les massacrer dans
les lieux désertiques comme en 1915 n’est plus dans l’air du temps. Aussi, le
dernier acte, consistera sans doute à bombarder la population civile du
Haut-Karabakh comme dans les années 1992-1994, mais là, il lui faudra toutefois
l’aval du camarade Poutine.
Le
but de tout cela, pousser l’Arménie à signer un traité de paix à ses conditions.
Et comme dit cyniquement son ministre des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov : « Nous déclarons
une fois de plus que la partie azerbaïdjanaise est prête à répondre aux
besoins humanitaires des résidents arméniens vivant sur nos territoires. »
Drôle
de façon de subvenir aux besoins des Karabakhis, plus cynique tu meurs !
Il
y a nombre d’États occidentaux qui s’offusquent du comportement de
l’Azerbaïdjan, et d’autres au contraire, comme Mme Sofa (alias Ursula von der
Leyen), de déclarer : « L'Union européenne a décidé de se tourner vers des
partenaires plus fiables et dignes de confiance. Et je suis heureux de
compter l'Azerbaïdjan parmi eux. »
Bien
évidemment, ces chers Occidentaux, ONU comprises, ont sorti leurs communiqués
habituels du style : « Ce n’est pas bien, rétablissez les communications,
etc., etc. ». Mais sanctionner l’Azerbaïdjan, que nenni.
Soyons
honnête, lorsque tant de pays lui font des remarques désagréables, tout
potentat que l’on soit, on lâche un peu de lest. Il a rétabli l’alimentation en
gaz aux 120.000 Karabakhis vendredi matin, mais le couloir est toujours fermé.
Il
n’a pas encore souhaité Joyeux Noël (6 janvier) aux Arméniens.
***
Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA
***
Arménie
« La situation au Haut-Karabakh ne peut être qualifiée que de crise humanitaire. Cette crise est née du fait que l'Azerbaïdjan n'a pas rempli ses obligations internationales, » a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian lors de la séance du gouvernement aujourd'hui. Et de poursuivre :
« Ces derniers jours, la situation humanitaire au Haut-Karabakh est devenue extrêmement grave. L'Azerbaïdjan a d'abord bloqué le corridor de Latchine le 12 décembre au soir, puis fermé le pipeline alimentant l'Artsakh 24h plus tard. À la suite de ces actes de provocation, les habitants du Haut-Karabakh ont été privés du droit à la libre circulation, des milliers de personnes, dont des enfants, ont été
***
Artsakh
« La lutte pour la liberté totale de l’Artsakh (Haut-Karabakh) n'est pas terminée, il n'y a pas de retour en arrière, » a déclaré le président de l'Assemblée nationale Arthur Tovmassian dans son message à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, du référendum sur l'indépendance du Haut-Karabakh et du jour de la Constitution.
"Partout dans le monde, le 10 décembre est marqué comme la Journée internationale des droits de l'homme. Cela fait plus de 3 décennies que le 10 décembre est célébré en Artsakh également comme le jour du référendum sur l'indépendance et la Constitution du Haut-Karabakh. En ce jour de 1991, le peuple d'Artsakh a exprimé sa volonté et son dévouement à avoir un État indépendant à travers le Référendum sur l'indépendance du Haut-Karabakh, et le même jour en 2006, le peuple a accepté la Constitution de la République d’Artsakh avec la volonté de créer un pays démocratique et légal." Et d’ajouter :
« La Journée des droits de l'homme n'a pas
été choisie par hasard. Le mouvement Artsakh, la naissance et l'existence de la
République du Haut-Karabakh font partie intégrante des droits de l'homme, des
principes fondamentaux, de l'égalité des peuples et de leur droit à
l'autodétermination.
La lutte pour restaurer la pleine liberté de
l'Artsakh et les droits violés de notre peuple n'est pas terminée, elle se
poursuit toujours. Il n'y a pas de retour en arrière sur la voie que nous avons
choisie, elle est juste et sanctifiée par le sang de nos héroïques martyrs."
***
Union
européenne
« La mission de surveillance de l'UE en Arménie achèvera ses activités d'ici au 19 décembre, conformément à l'accord avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Bruxelles ne prolongera pas la durée des activités de la capacité de surveillance de l'UE en Arménie.
Nous avons convenu de retirer la mission et
de déployer une équipe pour explorer l'éventuel engagement futur de l'UE. Néanmoins,
afin de maintenir notre crédibilité en tant que facilitateur du dialogue entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan, une équipe sera déployée en Arménie dans le but de planifier une éventuelle mission civile à lancer, en cas d'accord, pour l'année
prochaine, » a déclaré le haut
représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, lors d'une conférence de
presse à Bruxelles ; La question ayant été examinée la veille.
Sur proposition de Josep Borrell, la
décision relative à la création de la capacité de surveillance de l'UE a été
prise lors du Conseil des Affaires étrangères du 17 octobre. Ainsi, la mission de
surveillance de l'UE en Arménie est devenue opérationnelle le 20 octobre. La
mission fait suite à l'accord conclu lors de la réunion quadrilatérale entre le
président Aliev, le Premier ministre Pachinian, le président français Macron et
le président du Conseil européen Michel.
Le mandat de la mission est de
surveiller la situation dans les régions frontalières entre l'Arménie et
l'Azerbaïdjan afin de soutenir le renforcement de la confiance entre les deux
pays et de permettre à l'UE de mieux soutenir le travail des commissions
frontalières.
À noter que l’Azerbaïdjan a refusé la
présence de cette mission sur son territoire.
***
Turquie-Azerbaïdjan
Le porte-parole présidentiel turc Ibrahim Kalin estime que l'Arménie a plus besoin de la Turquie et de l'Azerbaïdjan que de la France et des États-Unis.
Il a assisté à un événement à
l'Université Bilkent d'Ankara le jeudi 8 décembre et a affirmé que "lorsque le traité de paix sera signé entre l'Azerbaïdjan
et l'Arménie, il y aura paix et prospérité dans la région. Et c’est l'Arménie
en profitera le plus ".
"L'Arménie est un petit pays enclavé avec une population de trois millions d'habitants. La normalisation des relations avec l'Azerbaïdjan et la Turquie contribuera le plus au développement de l'Arménie. Contrairement à ce que pense la diaspora arménienne,
*
**
***
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA