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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Vu la réaction molle de l’ennemi et celle quasi-inexistante de la communauté internationale, pourquoi se priver de cogner sur un ventre mou. Telle est la conception du régime autocratique azerbaidjanais pour inciter le gouvernement arménien à signer le traité de paix.
La
réaction russe est ramenée au strict nécessaire face aux provocations de
l’Azerbaïdjan, qui maintenant n’hésite même plus à couper la liaison
Arménie-Karabakh. Les soldats de la paix russes qui assurent le maintien de la
paix en Artsakh, appliquent le « minimum syndical » pour éviter que
cela ne dégénère en règlement de compte. Une guerre en cours suffit. Les
consignes de Moscou sont claires : 1- Calmer au maximum la soldatesque
azérie sans aller jusqu’au « clash » ; 2- Promettre aux victimes
arméniennes de faire le nécessaire pour que cela ne se reproduise plus.
Officiellement,
les Azerbaidjanais répliquent aux soi-disant provocations arméniennes, sachant
pertinemment que personne n’ira vérifier la véracité de leurs dires. Pour ce
faire, ils interdisent à toute Organisation étrangère d’envoyer des
observateurs et surtout de se trouver à proximité de la frontière avec l’Arménie
ou de la ligne de contact avec le Haut-Karabakh. Ce sont des zones militaires
où se préparent les futures agressions contre l’Arménie, et très probablement
la nouvelle guerre, comme annoncée à de multiples occasions par le dictateur
Ilham Aliev.
Si
le Haut-Karabakh est peu ou prou protégé par les « casques bleus »
russes, l’Arménie elle, est insuffisamment équipée pour résister à une attaque
massive. Et il est clair aussi que l’OTSC ne lèvera le petit, en totale
contradiction de ses obligations.
Et
ce ne sont pas les prétextes qui manquent à Bakou pour agresser l’Arménie, à
commencer par le retard dans la mise en œuvre du contenu de l’accord de
cessez-le-feu du 9 novembre 2020. Bien évidemment, la partie concernant l’Arménie,
passant sous silence celle concernant l’Azerbaïdjan. En attendant l’ordre
d’attaquer, et pour ne pas perdre la main, la soldatesque azérie poursuit ses
tirs d’entrainement quasi quotidiennement sur l’ennemi, hommes, animaux ou
habitations.
Il
faut dire que la population azerbaidjanaise depuis l’école a été élevée par les
gouvernements successifs non seulement dans la haine de l’Arménien, mais
également, comment se comporter face à un Arménien, qu’il soit civil ou
militaire. Les consignes de Bakou sont aussi claires que celles données par
Moscou à ses soldats de la paix : 1- Utiliser tous les moyens pour intimider
les Arméniens et les faire déguerpir du Haut-Karabakh, ainsi que des territoires
considérés comme azéris - en gros 50% de l’Arménie actuelle ; 2- Passer
pour un « bon élève » face à la communauté internationale et lui faire
croire que l’on désire sincèrement faire la paix avec l’Arménie ; 3- Soudoyer
tout groupe ou personne influente susceptible d’apporter son soutien.
Ce
qu’il y a de bien avec les Occidentaux - le reste de la communauté
internationale s’en fichant royalement, c’est qu’ils sont prêts à aider financièrement
les belligérants du moment qu’ils règlent leurs Affaires entre eux. Mais
surtout ne porter aucun jugement sur qui que ce soit ou qui fait quoi. La France
fait exception à la règle, surtout par son parlement (Députés et Sénateurs) qui
par deux fois a condamné l’Azerbaïdjan. L’important reste que la guerre ne
reprenne pas afin que le juteux commerce avec Aliev et consort n’en pâtisse
pas.
En
effet, l’Arménie n’est pas l’Ukraine et l’Azerbaïdjan n’est pas la Russie. Ce
qui est toléré pour Aliev, ne l’est pas pour Poutine. Au mieux on rappelle les
règles et les chartes internationales de façon générique, mais on évite surtout
de nommer l’agresseur de peur de froisser le potentat, quant à appliquer des
sanctions, c’est réservé au maître du Kremlin ! L’hypocrisie de l’Union
européenne va jusqu’à choyer le valet d’Erdoğan pour quelques m3 de
gaz que Bakou a acheté aux Russes et qu’il revend à l’UE. Mme Sofa - alias Ursula
Von der Layen, une "dure" avec les Turco-Azéris.
Aussi,
lorsque le président de la république autoproclamée d’Artsakh déclare qu’il se
repose entièrement sur la Russie pour assurer sa sécurité et surtout sa survie,
il passe pour un personnage incongru et un empêcheur de tourner en rond. Tout
le monde n’est pas tenu de courber l’échine devant la force.
Et
certains de ne pas comprendre pourquoi l’Arménie ne signe pas le traité de paix
si gentiment proposé par l’Azerbaïdjan au lendemain de sa victoire sur
l’Arménie.
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Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA
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Arménie
Le ministère arménien des Affaires
étrangères a confirmé que les délégations techniques arménienne et turque se
sont rencontrées à la frontière début novembre.
« Les questions techniques relatives à la mise en œuvre des accords ont été discutées lors de la réunion. Les discussions vont se poursuivre. Ils ont discuté des travaux qui seront effectués lors de l'ouverture de la frontière, des problèmes liés à la réparation d'un pont [frontalier], des contrôles aux frontières et des points de contrôle.
Les agences chargées de mettre en œuvre les
accords conclus le 1er juillet par les envoyés spéciaux arménien et turc
étaient également impliquées dans la réunion du côté arménien. », a déclaré le porte-parole du ministère, Vahan Hunanian.
A ce jour, la Turquie et l'Arménie ont
conclu des accords pour ouvrir la frontière aux citoyens de pays tiers et pour
autoriser les expéditions mutuelles de fret par voie aérienne lors des quatre rencontres
au cours du premier semestre de cette année.
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Artsakh
« Le règlement des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, y compris le problème frontalier entre les deux pays, ne peut et ne doit pas être lié au statut de la République d'Artsakh, » a déclaré le ministère des Affaires étrangères d'Artsakh dans un communiqué.
« Stepanakert se félicite de toute mesure
visant à un règlement pacifique et global du conflit azerbaïdjanais-Karabakh,
ainsi qu'au règlement des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Dans le
même temps, le ministère des Affaires étrangères de la République d'Artsakh rappelle
que la position officielle du peuple et des autorités de l'Artsakh reste
immuable à savoir que l’Artsakh ne fera pas partie de l'Azerbaïdjan.
L'intégrité territoriale de la République
d'Azerbaïdjan n'a aucun rapport avec la République du Haut-Karabakh et son
statut, lequel a été déterminé par le peuple de notre pays dans le plein et
strict respect des normes et principes du droit international et de la
législation soviétique alors en vigueur",
a ajouté le ministère des Affaires étrangères.
[Ndlt : Ajoutons à cela deux des trois principes de base issus des principes fondamentaux de l'Acte final d'Helsinki, proposés par le groupe de Minsk de l’OSCE et validés par la communauté internationale : - non usage de la force ou de la menace d’usage de la force; - égalité des droits et autodétermination des peuples.]
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OSCE
Le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a participé le 1er décembre, au 29e Conseil ministériel de l'OSCE, qui s'est tenu à Łódź, en Pologne. Larges extraits de son discours :
« () Cette année a été marquée par d'énormes
défis pour l'architecture de sécurité européenne. Nous avons continué
d'assister à la violation de nos engagements, y compris le décalogue de l'Acte
final d'Helsinki. Malheureusement, le Caucase du Sud était l'une des régions où
nous sommes confrontés à un recours continu à la force et à la menace de
recours à la force. Notre voisin l'Azerbaïdjan a
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Etats-Unis
« Les États-Unis sont "très fortement impliqués" dans le processus diplomatique entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la recherche d'un accord qui apporterait la paix dans la région et normaliserait les relations, » a déclaré le représentant permanent des États-Unis d'Amérique auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Michael Carpenter, lors d'un point de presse.
Je devrais dire très profondément impliqué dans ce processus, très vivement intéressé par la conclusion d'un accord de paix, et nous continuerons à chercher des moyens de rapprocher les ministres et les dirigeants. Ce n'est un secret pour personne que
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OTSC
« Le projet de décision du Conseil de l'OTSC sur les mesures d'assistance à l'Arménie doit être signé, c'est important pour la république elle-même Une ne mission de surveillance dirigée par le Secrétaire général et le chef du quartier général opérationnel de notre organisation a été envoyée en Arménie, sur les instructions des chefs d'État. À la suite de ce travail, un projet de décision du Conseil de sécurité collective sur des mesures conjointes pour fournir une assistance à la République d'Arménie a été préparé, qui a été examiné lors de la session du Conseil le 23 novembre à Erevan. Le projet n'a pas été adopté en raison
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France
Le gouvernement français considère que les résolutions adoptées par le Sénat – il y a deux semaines et l'Assemblée nationale français - la veille, sur l'aide à l'Arménie ne reflète pas la position officielle.
Le site officiel du ministère français
des Affaires étrangères a publié une déclaration sur la position officielle des
autorités sur la résolution.
"Ce texte est une initiative
parlementaire et ne reflète pas la position officielle du gouvernement
français, il a été adopté en toute indépendance, dans le respect du principe de
séparation des pouvoirs.
La position du gouvernement est connue, elle
se traduit dans des déclarations ministérielles, notamment le 29 novembre, que
« la France continue d'encourager les parties à avancer dans les négociations
pour obtenir une chance de paix ».
Dans ce contexte, le président de la
République a promu une rencontre entre les présidents (le premier ministre) arménien
et azerbaïdjanais à Prague, rencontre qui a notamment abouti au déploiement
d'une mission d'observation de l'UE en Arménie.
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Groupe
de Minsk
L'ancien coprésident américain du groupe de Minsk de l'OSCE, James Warlick, estime que la chose la plus importante dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est que les parties se parlent indépendamment du format ou des participants aux négociations.
Il a déclaré dans une interview à
Voice of America qu'il était optimiste quant aux processus de ces derniers
mois, citant notamment la réunion des dirigeants arménien et azerbaïdjanais à
Sotchi où les deux ont convenu de ne pas recourir à la force.
Selon le diplomate, le plus grand défi
est qu'il est impossible de tout régler d'un coup car les parties doivent
travailler sur la délimitation de la frontière, la détermination du statut du
Haut-Karabakh, l'ouverture des communications de transport, le rapatriement des
prisonniers de guerre.
Il a également pesé sur la réticence
de l'Azerbaïdjan à s'engager dans des pourparlers médiatisés par le président
français Emmanuel Macron. « Macron comprend
vraiment la situation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et il peut être un
médiateur impartial et équitable dans le processus. Il est important d'avoir un
processus auquel l'Arménie et l'Azerbaïdjan auront confiance, » a-t-l-il précisé.
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Turquie-Azerbaïdjan
Mme Anne Boillon, conseillère pour les relations extérieures, a été nommée ambassadrice de France en Azerbaïdjan à compter du 9 novembre en replacement de Zacharie Gross, appelé à d’autres fonctions.
(…)
Le gouvernement turc a
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA