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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Tout le monde est prêt à organiser des réunions, mais personne pour arrêter la marche meurtrière du dictateur azerbaidjanais.
Le secrétaire d’Etat Antony
Blinken est prêt à rencontrer ses homologues azerbaidjanais, Jeyhun Bayramov,
et arménien, Ararat Mirzoyan. Idem pour le ministre russe des Affaires
étrangères Sergei Lavrov et, pour ne pas être en reste, le président du Conseil
européen lance le même type d’invitation à ses homologues azerbaidjanais, Ilham
Aliev, et arménien, Nigol Pachinian. De plus, pour rendre ses réunions plus convaincantes,
Charles Michel fait venir ses homologues français Emmanuel Macron et allemand
Olaf Scholz.
Jusqu’à
là, il n’y a rien dire. Sous-entendu lorsque les participants s’engagent, voire
signent un document dans ce sens, on s’attend à ce que les actes suivent. Ce
qui est valable pour un démocrate, ne l’est pas forcement pour un autocrate.
A
l’automne 2020 l’Azerbaïdjan, aidé par la Turquie et des supplétifs djihadistes,
a attaqué le Haut-Karabakh et occupé 80% de son territoire, faisant 5.000 morts
côté arménien, des centaines de prisonniers et bien sûr des milliers de
blessés. Au bout de 44 jours, un cessez-le-feu
a été signé le 9 décembre 2020 entre Nigol Pachinian, Ilham Aliev et Vladimir
Poutine.
Dans les mois qui ont suivi, le dirigeant azéri a occupé militairement plus de 145 km² du territoire arménien, arguant que les cartes frontalières n’étaient pas précises et que la délimitation/démarcation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’était pas validée. Non content de ce premier coup de canif à l’accord de Moscou du 09/11/2020 et profitant de l’engagement de Poutine sur le front ukrainien, le potentat a poursuivi ses méfaits en bloquant le couloir de Latchine en décembre 2022, puis a installé un poste frontière à l’extrémité du couloir en question, générant un blocus total de l’enclave arménienne et de ses 120.000 habitants.
Les
divers réunions et injonctions de la communauté internationale n’ont eu aucune
influence sur Bakou. Fort de l’inaction des Occidentaux et surtout du
laisser-faire de Moscou, le dictateur a lancé ses troupes sur le Haut-Karabakh
en septembre dernier sous des prétextes futiles et invérifiables, chassant de
force les 120.000 Arméniens vers l’Arménie. C’est le nettoyage ethnique, avant
la destruction totale des vestiges culturels et cultuels.
Car
ne nous y trompons pas. Il n’a aucune intention de préserver les vestiges
arméniens, pas plus qu’il ne l’avait fait des milliers de Khatchkars
(pierres-croix) du cimetière médiéval arménien de Djoulfa au Nakhitchevan,
ordonnant la destruction totale du site pour le transformer en terrain
militaire.
Est-ce
que les exactions d’Ilham Aliev et de ses supplétifs sont-elles terminées ?
Certainement pas.
Il
lui reste encore deux gros chantiers à accomplir : 1- S’emparer du sud de
l’Arménie (Syunik) pour réaliser la jonction avec le Nakhitchevan ; 2- Accaparer
militairement les enclaves azéries situées en Arménie, avant d’exiger des pans
entiers de l’Arménie. Ce qui parachèvera l’œuvre des Ottomans en s’attaquant
aux « Restes de l’épée ».
Qui
va l’en empêcher ? Personne. Les Etats-Unis ont d’autres chats à fouetter
avec le problème israélo-palestinien, avec la guerre russo-ukrainienne et bien sûr
avec la future élection présidentielle. L’Union européenne qui n’a pas d’armée mais
fourmille d’idées généreuses basées sur le dicton « faite la paix, pas la
guerre », elle n’a même pas osé appliquer la moindre sanction à Aliev,
business énergétique oblige. C’est vrai qu’on ne prête qu’aux riches, comme
Poutine par exemple. Elle se contentera donc d’élever le ton, de voter des
résolutions, et verser quelques millions d’Euros aux « malheureux » Arméniens.
Quant à la Russie, elle retire gentiment ses billes du conflit du
arméno-azerbaidjanais, à commencer par ses soldats de la paix stationnés au
Karabakh. Il n’est plus question pour le camarade Poutine d’activer d’OTSC pour
Erevan, pas plus que de mettre en œuvre le traité militaire arméno-russe. Pour
lui le conflit Karabakh est plié. Son engagement consiste essentiellement en des
paroles mielleuses pour inciter le Premier ministre arménien à débloquer la
liaison Azerbaidjan-Nakhitchevan et de préférence sous la maîtrise de Moscou.
L’orage
gronde. Une expression française dit : « Un homme prévenu en vaut
deux ». L’ennui, c’est que l’homme en question passe d’une réunion à
l’autre pour parler du droit humanitaire, du droit international ou de la
souveraineté et de l'intégrité des Etats. Vouloir faire la paix c'est bien, mais à quel
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Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress, de APA, ainsi que de l’Union européenne. ONU-Droits-de-l’homme
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Arménie
Le Premier ministre Nigol Pachinian espère que la frontière entre l’Arménie et la Turquie sera ouverte aux citoyens de pays tiers dans un avenir proche.
« Outre l’arrangement politique, d’importants
travaux d’infrastructure ont également été effectués. En particulier, nous
avons travaillé dans le sens du rééquipement et de la reconstruction du poste
de contrôle de Margara et nous sommes déjà prêts pour de tels développements à
cet égard. Nous espérons que ces accords seront mis en œuvre », a déclaré Pachinian lors des discussions du budget 2024
de l’État à l’Assemblé nationale.
Concernant la signature éventuelle
d’un traité de paix avec l’Azerbaïdjan, il a précisé que trois principes
de base avaient été convenus. Si les parties restent attachées à ces principes,
le document pourra être signé prochainement.
1 - Bakou reconnaît le territoire de
la République d’Arménie d’une superficie de 29.800 km². Erevan de son côté celui
de l’Azerbaïdjan avec une superficie de 86.600 km². Les données sont basées sur
l’encyclopédie soviétique de 1977.
2 - Les parties se sont mises d’accord
pour délimiter la frontière sur la base de la Déclaration d’Alma-Ata, ce qui
signifie que les deux pays conviennent que les frontières administratives des
républiques soviétiques sont les frontières étatiques des pays, il est donc
nécessaire de reconnaître leur inviolabilité.
3 - L’ouverture, sur la base de
l’égalité et de la réciprocité, des communications régionales, doit fonctionner
sous la juridiction des pays qu’elles traversent.
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Union
européenne
Le 26 octobre 2023, lors de sa 45e session à Strasbourg, le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil européen a débattu de la situation humanitaire suite à la l’exode des 120.000 Arméniens du Karabakh.
Dans la Déclaration adoptée par Bernd Vöhringer
(Allemagne, PPE/CCE), le Congrès a fermement condamné l’opération militaire
menée par l’Azerbaïdjan au Karabakh les 19 et 20 septembre 2023 et le blocus de
la région qui a duré dix mois, qui ont conduit à une situation humanitaire
désastreuse.
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Russie
« Je reconfirme que dans un avenir proche, la Russie est prête à organiser une réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie à Moscou », a déclaré à la presse la représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d’un point de presse.
Selon elle, Moscou accueille
favorablement tous les contacts qui contribuent à apaiser les tensions entre
Bakou et Erevan.
« Nous partons du constat qu’un ensemble
d’accords trilatéraux adoptés entre 2020 et 2022 restent la feuille de route de
la normalisation des relations bilatérales. Il comprend la signature d’un
traité de paix entre les deux pays, le déblocage des communications économiques
et de transport dans le Caucase du Sud »,
a-t-elle ajouté.
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Turquie-Azerbaïdjan
"L'espoir du monde, c'est l'ère turque," a déclaré le président Recep Tayyip Erdoğan à son retour du Kazakhstan ; et de souligner.
« L’Organisation des États turcs est en train
de devenir une puissance mondiale croissante, capable de surmonter les
obstacles du système international et de créer des solutions efficaces et à
long terme.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress, de APA, ainsi que de l’Union européenne. ONU-Droits-de-l’homme