Conflit du Karabakh : Une hirondelle ne fait pas le printemps

 

 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Le président Aliev déclare clairement urbi et orbi : Le Haut-Karabakh est un territoire azerbaïdjanais et le restera. Ce qui implique que Bakou exerce sa souveraineté pleine et entière sur tout le Karabakh, qu’il soit peuplé ou non d’autochtones.

 

Rappelons qu’à l’implosion de l’Union soviétique en 1991, la superficie de l’Oblast du Nagorny-Karabakh était de 4388 km², qu’avec la première guerre de 1993-94 la république autoproclamée d’Artsakh est passée à 11.433 km², peuplée de 155.000 habitants. La défaite de 2020, a fait chuter la population à 120.000 Arméniens et le territoire s’est réduit à peau de chagrin, avec une superficie de 1100 km². La dernière attaque azérie contre ce qui restait le 19 septembre dernier a sonné le glas des Karabakhis qui restaient suivi de leur nettoyage ethnique.

 

A partir de là, le dictateur s’est senti encore plus puissant. Adoubé par son mentor et grand frère, le sultan ottoman ; conforté économiquement par le tsar russe qui lui fait transiter son pétrole et surtout son gaz vers l’UE ; soutenu politiquement par les pays turciques ; surarmé entre-autres par Israël ; et pour couronné le tout, caressé dans le sens du poil par l’Union européenne, ou plus précisément par son exécutif, le trio ‘Van der Leyen - Charles Michel - Josep Borrell’ faisant fi des mises en garde et des résolutions du parlement européen ; il rêve de conquérir le sud de l’Arménie (Syunik) et pérenniser la liaison avec le Nakhitchevan.

 

N’étant pas à un mensonge près, l’Azerbaïdjan a promis à la tribune de l’ONU, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, de traiter les Arméniens en « citoyens égaux » aux Azerbaïdjanais. « La Constitution, la législation nationale d’Azerbaïdjan et les engagements internationaux que nous avons pris sont une base solide pour cet objectif », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov.

 

Un petit détail qui a son importance. Plus personne ne protégera les Arméniens qui décideront de retourner chez eux sinon les Azerbaidjanais eux-mêmes, vu que les soldats de la paix russes n’ayant plus aucune raison de rester, commencent à se retirer petit à petit du Karabakh.

 

De même, aucun pays ne pourra envoyer des observateurs sur place pour surveiller le respect des engagements de Bakou, pas plus l’ONU que les Occidentaux. Pour la simple raison qu’aucun étranger ne peut se rendre au Karabakh qu’avec l’accord des autorités azerbaidjanaises.

 

On l’a constaté récemment lorsque de l’ONU a dépêché sur place des observateurs au lendemain du nettoyage ethnique. Les pays participants à la mission au Haut-Karabakh ont été triés sur le volet par Bakou, qui a refusé la participation d’observateurs occidentaux, les considérants comme ‘hostiles’. Dans le groupe y avait des Russes, des Albanais, des Pakistanais, des Turcs et des Hongrois. De plus, ils étaient encadrés par les services azéris qui leur ont visité ce qu’ils ont bien voulu qu’ils voient, et notamment un champ de pavots (???). D’ailleurs les représentants de ces pays turcophiles se sont bien gardés de poser des questions gênantes.

 

Ce type de refus azerbaidjanais n’est pas nouveau. Ainsi, au Nakhitchevan, les forces azerbaïdjanaises ont détruit au moins 89 églises médiévales, 5.840 Khatchkars (Pierres-croix) et des milliers de pierres tombales historiques entre 1997 et 2006. Après la destruction totale du cimetière médiéval de Djougha en 2006, lorsque l’UNESCO a voulu envoyer une mission d’observation, le potentat Ilham Aliev a refusé leur entrée en Azerbaïdjan. Comme par hasard, son épouse Mehriban Alieva, avait fait la veille un don d’un million de dollars à l’UNESCO. Une coïncidence sans doute.

 

La signature d’un communiqué commun va permettre la libération de prisonniers, 32 militaires arméniens contre 2 azerbaidjanais. On ne peut que s’en réjouir. On notera toutefois que les militaires arméniens ont été capturés après le guerre de 44 jours, alors que les militaires azéris avaient pénétré en Arménie pour commettre un attentat et pour meurtre. Le dictateur fait son possible pour effacer l’image qu’il a laissé dans la communauté internationale suite au nettoyage ethnique du Haut-Karabakh qu’il vient d’ordonner à ses troupes.

 


Ce n’est pas parce qu’il a repris de force les
11.433 km² de l’ex-république d’Artsakh en tuant des milliers d’Arméniens, que sa vengeance est assouvie, il reste encore « l’Azerbaïdjan oriental ». Son sourire n’est pas totalement franc et sincère quant il s’agit des Arméniens, à l’inverse de son rire narquois lorsqu’il complote avec son grand frère Erdoğan.

 

Il est fort à craindre que Nigol Pachinian va tomber dans le piège, quant à Bruxelles et Washington à croire qu’ils ne veulent pas voir plus loin que le bout de leur nez.

 

 

 

 

 

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Traduction


Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l’Union européenne.


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Arménie

 


« L’Arménie et l’Azerbaïdjan partagent le point de vue selon lequel il existe une chance historique de parvenir à une paix tant attendue dans la région, » ont déclaré dans un même communiqué les deux administrations.

 

Les deux pays réaffirment leur intention de normaliser leurs relations et de parvenir à un traité de paix sur la base du respect des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale.

Suite

 

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Union européenne

 


La commission des Affaires étrangères du Parlement européen a adopté des rapports annuels sur la mise en œuvre de la politique de sécurité et de défense commune et sur la mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité commune.

 

Les rapports condamnent la politique agressive de l’Azerbaïdjan et l’attaque militaire planifiée à l’avance contre le Haut-Karabakh.

Suite

 

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Etats-Unis

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian s’est entretenu par téléphone avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

 

Les interlocuteurs ont discuté des questions liées à l’agenda des relations régionales et bilatérales. En particulier, il a été fait référence au processus de normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Suite

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le conseiller présidentiel azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev a déclaré qu’il n’y avait plus de place pour les opérations de l’USAID en Azerbaïdjan.

 

Les remarques de Hajiyev sont venues en réponse à un message de l’administratrice de l’USAID, Samantha Power, qui a déclaré que l’opération militaire de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh en septembre avait forcé plus de 100 000 personnes à quitter leurs maisons et à s’installer en Arménie.

 

Elle a déclaré que les États-Unis continuaient de se tenir aux côtés des Arméniens du Haut-Karabakh et a annoncé 4 millions de dollars supplémentaires pour aider les personnes déplacées.

 

« Lors de ma récente visite en Arménie, j’ai eu l’occasion d’entendre directement de nombreuses personnes déplacées du Haut-Karabakh parler des terribles difficultés et du chagrin qu’elles ont ressentis lorsqu’elles ont dû fuir leur foyer. Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les soutenir, ainsi que ceux qui les accueillent généreusement en Arménie », a ajouté M. Power.

 

Hajiyev s’est ensuite rendu sur les réseaux sociaux pour accuser les États-Unis de se tenir aux côtés de « l’État agresseur » de l’Arménie.

 

« Ne porte pas de masque ! Il n’y a plus de place pour les opérations de l’USAID en Azerbaïdjan ! », a déclaré Hajiyev dans un post sur X.

 

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l’Union européenne.