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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Plus la date de la signature d’un accord de paix avec l’Azerbaïdjan se rapproche et plus le territoire arménien se réduit. Et cela à cause d’un individu.
De
même qu’un train peut en cacher un autre, un leader peut en cacher un autre.
L’homme qui a été élu en 2018 n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Les
écuries d’Augias avaient besoin d’un sérieux nettoyage, le Premier ministre s’y
est attelé, mais a négligé les autres travaux et notamment l’évolution des
relations avec Vladimir Poutine et surtout les négociations avec Ilham Aliev.
D’abord
les liens avec la Russie. Moscou a commencé à donner des signes d’impatiences sur
le « niet » d’Erevan aux propositions de résolution du conflit du
Karabakh, comme rétrocéder quatre des six districts entourant le Haut-Karabakh et
ne garder que les deux mitoyens avec l’Arménie. A l’inverse de ses deux
prédécesseurs, Pachinian a préféré approfondir ses relations avec l’Union
européenne tout en étant membre de la CEE. Sa manière à lui de montrer sa
mauvaise humeur.
Les
relations avec l’Azerbaïdjan, sont celles de chien et chat depuis les années 80.
Après la guerre de 93-94 Bakou a commencé à titiller les Arméniens par des
escarmouches permanentes, malgré la présence des observateurs du Bureau de
l’OSCE. Quant au groupe de Minsk du même OSCE, son inaction a précipité ce qui est
arrivé en 2020. Les pétrodollars ont permis à Bakou un suréquipement militaire dès
2010 auprès de son mentor turc, mais également auprès d’Israël, en échange de
postes d’observations vers l’Iran.
Quant
à la Turquie, tapie dans la pénombre, elle a délégué le sale boulot à son larbin
azéri et a gardé pour elle l’art de rouler les Occidentaux dans la farine. Les
rencontres Ankara-Erevan sont là pour amuser la galerie et faire croire aux
naïfs que le blocus va être levé. L’évolution avec Erevan est directement liée
à la satisfaction de Bakou. Erdoğan par le biais d’Aliev demande la suppression
par Pachinian tout ce qui a trait au génocide et à ses conséquences, notamment
les réparations, ainsi que toute la symbolique liée au mont Ararat.
Suite
à cette myopie politique du dirigeant arménien, est arrivé l’impensable à
l’automne 2020 : la guerre de 44 jours qui a vu la défaite des Arméniens
et l’accord tripartite de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 qui a suivi.
À l’inverse, Ilham Aliev qui,
après avoir testé la résistance arménienne avec une agression en grandeur réelle en
Avril 2016, a lancé son attaque massive en 2020. L’incompétence du P.M arménien comme
chef de guerre est apparue au grand jour. Garder les soldats aguerris et
envoyer les jeunes recrues au casse-pipe, contre l’avis de ses généraux, dénote
un certain amateurisme (pour ne pas dire plus) pour un chef des armées.
A partir de là, la
dégringolade a débuté. Quand on commence à « baisser son froc »
devant plus fort que soi, cela revient à mettre le doigt dans l’engrenage des
cessions. Dans ces conditions, pourquoi le dictateur azéri s’arrêterait-il en
si bon chemin ? Aucune force militaire n’est là pour l’en empêcher. Dans
son esprit, l’Arménie est une terre historiquement azerbaidjanaise qu’il
appelle le « Zanguézour occidental ». Mais chaque chose en son temps.
D’abord conquérir la partie sud, qu’il surnomme « le couloir du Zanguézour »,
ce qui va permettre la continuité Turquie-Azerbaïdjan-Asie centrale pour relier
le monde turcique par voie terrestre.
Et l’Occident hypocrite
d’applaudir des deux mains à cette nouvelle voie est-ouest.
Les deux dernières
conférences de presses données par Nikol Vovaevitch Pachinian ne présagent rien de
bon. Il a beau expliciter aux villageois le pourquoi du comment des
expropriations, son auditoire reste sceptique. A force de vouloir changer les
emblèmes arméniens voire la constitution du pays, il a même réussi à se mettre à
dos le Catholicosat arménien.
Est-ce que pour autant cela
calmera les appétits du tandem turco-azéri ?
La Turquie et l’Azerbaïdjan
vont-ils changer leur politique séculaire anti-arménienne ? C’est peu
probable quand on voit leur comportement jalonné de massacres depuis la fin du
XIXe siècle et surtout leurs visions d’une paix régionale, où l’Arménie ne
représente plus rien.
Les esprits chagrins
déclarent que Pachinian n’a pas le choix, ayant un couteau sur la gorge. Tout
le monde est conscient qu’en cas de guerre, l’Arménie ne fait pas le poids. Mais
l’Histoire est pleine de figures qui ont résisté à l’envahisseur et/ou au
dictat de potentats.
Bien que les relations
russo-arméniennes ne soient pas au beau fixe, n’en déplaise aux esprits chagrins
très pro-occidentaux et quelque peu antirusses, c’est la Russie qui éventuellement
enverra des soldats en cas d’agression massive de Bakou et Ankara réunis. La
base 102 de Gumri est toujours opérationnelle(*) et Erevan est toujours officiellement membre de l’OTSC. Ce qui
est sûr, ni les Européens et encore moins les Américains iront se battre pour
l’Arménie.
Que Pachinian veuille
absolument signer un accord de paix avec Aliev, c’est tout à fait louable. Un
accord, pour qu’il soit pérenne doit-être gagnant-gagnant. Or à ce jour, le
rapport de force est de 99% pour l’Azerbaïdjan et 1% pour l’Arménie. Trouvez
l’erreur !
En attendant, il n’y a
plus de casques bleus russes ni au Karabakh, ni à la frontière
Arménie-Azerbaïdjan. Les gardes-frontières russes stationnés en Arménie
s’occupent des frontières avec la Turquie et avec l’Iran, comme au temps de
l’Union soviétique. Pour Poutine, le conflit Arménie-Azerbaïdjan c’est de la « chamaillerie » entre
deux ex-RSS, donc dans le pré carré de Moscou.
(*) : L’ordre de bataille de la 102e
base militaire est composé d’une unité de la taille d'une brigade, soit près
de 3.000 hommes répartis en :
- trois régiments de
fusiliers motorisés et un bataillon de chars2
- le 988e régiment de
missiles anti-aériens2 : système SAM S-300 V / systèmes SAM S-125 Neva / Kroug
- la 3624e base aérienne
(aérodrome d'Erebuni) : MiG-29 / S / UB, chasseurs multi-rôles Su-30 SM,
hélicoptères de transport Mi-8 MT et hélicoptères de combat Mi-24 P
(subordonnés à la 4e armée de défense aérienne — Rostov-sur-le-Don)
- le système de guerre
électronique Krasukha qui permet de contrer les drones armés Bayraktar de
fabrication turque, utilisés par l'Azerbaïdjan pendant le conflit contre les
forces arméniennes.
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Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, et de News.az
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Arménie
Le Premier ministre Nigol Pachinian a tenu une nouvelle conférence de presse, à la veille d’une rencontre avec Vladimir Poutine.
Les questions abordées ont porté sur
les relations avec l’Azerbaïdjan, avec la Russie et le processus de
délimitation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le processus de délimitation a généré une vague croissante de protestations et une marche vers Erevan qui a commencé du village frontalier de Kirants dans la province de Tavouch. L’archevêque Bagrat Galstanian, primat du diocèse de Tavouch de l’Église apostolique arménienne – conduisait la manifestation.
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Russie
« Le Premier ministre Nigol Pachinian et le président Ilham Aliev n’assisteront pas au défilé de la victoire qui se tiendra jeudi à Moscou, » a déclaré Yuri Ushakov, le conseiller présidentiel russe en matière de politique étrangère, aux journalistes.
« Ilham Aliev est récemment venu à Moscou il y a dix jours. Il y a eu des contacts étroits d’une durée de cinq heures. Et cela est dû au fait qu’en même temps, un événement solennel dédié à la mémoire de [l’ancien président azerbaïdjanais] Heydar Aliev est organisé en Azerbaïdjan.
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Turquie-Azerbaïdjan
Le président Ilham Aliev a admis que son pays avait mené une guerre d’agression contre l’Arménie et le Haut-Karabakh. Il a fait cette demi-confession imprudente dans ses remarques à l’ouverture du 6e Forum mondial de Bakou sur le dialogue interculturel, intitulé « Dialogue pour la paix et la sécurité mondiale : coopération et interconnectivité ».
« L’Azerbaïdjan a assuré la paix par la guerre. Je pense que cela doit être examiné en profondeur.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, et de News.az