Nigol Pachinian : « Je fonce tête baissée »


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Les derniers propos d’Ilham Aliev donnent l’impression qu’il y a un semblant d’embellie dans les relations entre Bakou et Erevan. Je ne parle pas des propos de Nigol Pachinian, qui, bien qu’il n’ait strictement rien obtenu en échange, a quasiment dit « oui » aux demandes exigences du leader azéri, persuadé que ce dernier tiendra parole et que la paix sera pérenne.

 

Les chancelleries occidentales qui applaudissent des deux mains aux avancées de délimitation frontalière, oublient volontairement que l’Arménie est en train de manger son pain blanc et qu’elle avance sans le moindre garde-fou. Seul compte le côté positif. Aucune de ces chancelleries n’ira l’aider militairement en cas d’une nouvelle agression azérie. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été prévenu par le potentat, qui depuis le début a annoncé la couleur concernant le Haut-Karabakh et ses habitants – c’est chose faite depuis septembre 2023. Quant au territoire de l’Arménie, il a commencé à préparer l’opinion publique sur ses intentions.

 

Certes, Aliev a de plus en plus de mal à arroser les réticents de ses pétrodollars, ce qui ne l’empêche pas d’obtenir des marchés juteux, n’est-ce pas Mme von der Leyen ? Dans tous les cas la Turquie est là, si besoin est, pour le soutenir et l’aider dans ses manipulations des dirigeants occidentaux, elle, qui depuis des siècles, sait si bien jouer sur les deux tableaux - Occident et Russie ; et tirer systématiquement son épingle du jeu, même quand elle est vaincue comme en 1918.

 

Un autre allié de poids depuis le XIXème siècle, la Grande-Bretagne, qui a toujours mené une politique anti-arménienne (Gladstone est l’exception qui confirme la règle), préférant l’empire ottoman/Turquie et les pays producteurs d’énergie fossile. Un pays godillot qui n’a toujours pas reconnue le génocide des Arméniens de 1915, malgré la reconnaissance par son mentor américain en avril 2021. On ne sait jamais, BP peut encore acquérir de nouveaux marchés.

 

A l’inverse de l’Allemagne, alliée de l’empire ottoman lors de la première guerre mondiale, qui non seulement a reconnu le génocide des Arméniens en avril 2015, mais de plus « une coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité ». On est loin de la politique de la perfide Albion.

 

Un bémol toutefois dans cette mécanique bien huilée, la France. Non seulement Paris commémore officiellement le 24 Avril 1915, mais le président Macron se permet de faire la leçon à Bakou, pire, livre des armes défensives à l’Arménie, engendrant des cris d’orfraie du tandem turco-azéri.

 

Bakou réagit traitant le chef de l’Etat de tous les noms et sème un vent de révolte dans les territoires outremarins français, comme récemment en Nouvelle-Calédonie.

 

La France est toujours coprésidente du groupe de Minsk de l’OSCE (*) avec les Etats-Unis et la Russie. Groupe qui a cessé d’agir en 2020 après la guerre de 44 jours menée par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh. L’invasion de l’Ukraine par Poutine en Février 2022 a disloqué les coprésidents du Groupe, écartant ipso facto la Russie. Bakou a enfoncé le clou en septembre 2023 en chassant toute la population arménienne du Haut-Karabakh.

 

Ilham Aliev demande à corps et à cri la dissolution du Groupe, qui pour lui n’a plus raison d’être. Toujours est-il que le président en exercice de l’OSCE, ministre des Affaires étrangères et du Commerce de la République de Malte, Ian Borg, après sa récente visite dans le Caucase du Sud, n’a fait aucune annonce concernant une quelconque dissolution du Groupe de Minsk.

 

N’étant pas dissout, ses coprésidents ont toujours leurs mots à dire. Dans un premier temps sur le devenir des 120.000 réfugiés arméniens, voire à terme sur le statut du Haut-Karabakh.

 

Ce n’est pas parce que Nigol Pachinian a déclaré inconsidérément que le Haut-Karabakh faisait partie de l’Azerbaïdjan, qu’il faut prendre ses propos pour argent comptant. Sa profonde méconnaissance de l’Histoire en général et de l’historique de la région en particulier, l’entraîne à faire des bourdes colossales.

 

Il suffit qu’Ilham Aliev dise « Je suis satisfait » pour que Nigol Pachinian persiste et signe. Il ne se pose pas la question de savoir pourquoi le dictateur tient à ce que les négociations se fassent à deux et non en la présence de tiers pays, surtout quand ce(s) dernier(s) sont des Occidentaux. Dans ce domaine, Moscou est grillé aux yeux de Pachinian.

 

Dernière minute

Nigol Pachinian s’est rendu au mémorial de Sardarabad, qui est le symbole de la dernière bataille livrée par les Arméniens contre les Turcs en 1918, et dont la victoire a permis la création de la première république d’Arménie le 28 mai 1918.

Il parait étonnant de voir l’homme qui passe son temps à « baisser son froc » devant le tandem turco-azéri, aller se recueillir sur ce haut lieu de la résistance arménienne.

 

 

 

 

 

(*)

Les trois coprésidents plus Arménie ; Azerbaïdjan ; Allemagne ; Biélorussie ; Finlande ; Italie ; Pays-Bas ; Portugal ; Suède et Turquie.

 

 

 

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Traduction

 

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Arménie

 

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a participé au « Sommet de la démocratie de Copenhague ». Il a pris la parole et répondu à plusieurs questions lors de la discussion sur « De la ligne de front : la défense de la démocratie par l’Arménie ».

 

Le rédacteur en chef de « Politico in Europe », Gordon Repinski, l’a interviewé.

 

Gordon Repinski – Vous avez mentionné la situation sécuritaire de l’Arménie. Anders Fogh Rasmussen a qualifié votre voisin d’autocratie. Vous êtes dans une position géopolitique et géographique très difficile. Comment résoudre le problème de sécurité dans cet environnement ?

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Europe - France

 


La France a accusé jeudi l’Azerbaïdjan d'"ingérence » dans la politique de son territoire pacifique de Nouvelle-Calédonie. Bakou a rapidement démenti l’accusation du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

 

Les responsables français s’inquiètent depuis un certain temps de l’intérêt porté par l’Azerbaïdjan aux territoires français d’outre-mer, y compris la Nouvelle-Calédonie, malgré la grande distance géographique (14.000 km) et culturelle.

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Russie

 


« La mission de l’UE fait de plus en plus contre les voisins de l’Arménie, la Russie, l’Azerbaïdjan et l’Iran, et mène des activités ouvertement provocatrices. Le fait que la mission soit un instrument de la guerre hybride de l’UE confirme son secret, son irresponsabilité et son incontrôlabilité par l’Arménie, l’Azerbaïdjan ou d’autres pays et structures intéressés »,
a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Galuzine.

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Turquie-Azerbaïdjan

 

« L’accord de paix qui doit être signé entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie est une opportunité historique pour la région. la Turquie et la Géorgie, en tant que pays de la région, continueront à coopérer pour établir la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud », a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA