Arménie-Azerbaïdjan : Pas d’accord en vue

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Qui est de mauvaise foi ?

 

Ce que dit la Turquie, n’est pas de la mauvaise foi. Elle a toujours déclaré que les Arméniens étaient un obstacle à son objectif de panturquisme, qui consiste à relier tous les pays turciques par voie terrestre, de la méditerranée à l’Asie centrale. Le premier acte a débuté au XIXème siècle par les massacres massifs d’Arméniens par le « Sultan rouge »,  suivi du génocide de 1915, puis de l’éradication des vestiges arméniens. Quant aux «restes de l’épée » vivant sur le sol turc, ils ne représentent plus une menace.

 

Avec la chute de l’Union soviétique et l’existence d’un Etat arménien, Ankara soustraite le sale travail à son vassal azerbaidjanais, tout en lui fournissant une aide logistique, politique et militaire. Depuis 1993, en accord avec Bakou, elle a mis en place le blocus de l’Arménie, qui ne sera levé qu’avec le feu vert du dictateur azéri, c'est-à-dire dans un avenir … incertain. Les rencontres Ruben Rubinian - Serdar Kilic, censées aplanir les différents, sont là pour faire diversion, à commencer par le dénommé Nigol Pachinian, le Premier ministre arménien, qui croit toujours au ‘Père Noël’. On attend toujours un début d’entrebâillement d’un poste frontière avec l’Arménie, qui n’en finit pas de s’ouvrir. Ce qui s’est passé lors du séisme de l’an dernier en Turquie avec l’ouverture temporaire du pont de Magara confirme la métaphore qu’ « une hirondelle ne fait pas le printemps ».

 

Ce que dit Washington, ce n’est pas non plus de la mauvaise foi. Ses ennemis attitrés sont l’Iran et ses acolytes ainsi que tous ceux qui mettent en danger l’existence de son protégé, Israël. Par voie de conséquence, le conflit Arménie-Azerbaïdjan ne fait pas partie de ses pôles d’intérêt. Tout au plus un souci si cela débouchait sur une nouvelle guerre. On ne peut pas faire des affaires dans un tel contexte où l’on trouverait en plus des deux belligérants, la Turquie, bien évidemment, mais également la Russie. Le reste relève du langage diplomatique saupoudré de quelques milliers de dollars. Des propos génériques qui datent des années 90 et que l’on retrouve dans les communiqués des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE.

 

Pour la Russie, c’est tout une autre histoire. Chasse gardée depuis l’époque des Tsars, une main mise pendant l’époque soviétique, très tributaire de Moscou depuis son indépendance, l’Arménie avec l’arrivée de Nigol Pachinian au pouvoir, a modifié la donne. Erevan n’intéresse plus Poutine, il préfère le tandem Turco-azerbaïdjanais, vu qu’après sa victoire en Crimée, sa stratégie concernant l’Ukraine a changé, et donc les relations avec les pays de la région.

 

Le ‘dindon de la farce’ dans cette histoire est le Premier ministre arménien qui en plus d’être un novice en politique, est un piètre négociateur. S’il a eu quelques succès sur le plan intérieur, du moins à ses débuts, ses décisions en politique étrangère ont laissé le champ libre à Moscou. Conséquence, Poutine a laissé le tandem Turco-azerbaïdjanais agresser le Haut-Karabakh ; organisé un accord de cessez-le feu à l’avantage de Bakou et fermé les yeux sur les multiples entorses de Bakou.

 

L’énorme bévue de Pachinian de reconnaitre la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh, a fourni à Ilham Aliev l’occasion de mettre en œuvre sa stratégie : le nettoyage ethnique de la population arménienne du Haut-Karabakh, en attendant le nettoyage partiel des habitants du Syunik pour assurer la jonction avec le Nakhitchevan.

 

A-t-on déjà vu un pays, en l’occurrence la Russie, traiter son ‘allié’ de la sorte, c’est à dire laisser un ennemi l’attaquer puis occuper son territoire, en chasser les habitants pour s’accaparer de leurs biens ? Aussi, lorsque le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov déclare « Les faits sont des choses très têtues. Jusqu’à présent, nous considérons l’Arménie comme un allié », ce n’est plus du langage diplomatique, ni même de la mauvaise foi, mais bel et bien de l’hypocrisie.

 

Cet ‘ami’ russe critique ouvertement la présence de l’Union européenne dans la région. Bruxelles n’a jamais prétendu assister les Arméniens autrement que par des conseils judicieux associés à des aides financières. Constatant les ‘dérives’ de Poutine depuis la guerre avec l’Ukraine et l’agressivité de plus en plus flagrant de Bakou envers Erevan, l’UE a décidé l’envoi d’une mission permanente (UEMA) pour calmer les ardeurs du dictateur azéri. La France a été plus loin en fournissant des armes défensives à Erevan.

 

La Commission européenne tout comme le Conseil européen, pour des raisons de realpolitik, considèrent le président azerbaidjanais comme un dirigeant responsable et respectueux de sa parole, et poussent l’Arménie à signer un accord de paix. Cette amabilité excessive envers le président Aliev n’est pas partagée par le Parlement européen. Il suffit de lire leurs dernières résolutions sur le comportement de voyou de Bakou.

 

Reste le dernier pays concerné, c'est-à-dire celui par qui tout a commencé, l’Azerbaïdjan. Les dirigeants azerbaidjanais sont persuadés que Staline a favorisé l’Arménie en lui laissant le Syunik, alors que les Bolcheviks lui ont donné le Nakhitchevan, alors peuplé à 50% d’Arméniens, et le Haut-Karabakh, alors peuplé à 95% d’Arméniens. Partant de ce postulat, Ilham Aliev et son gouvernement font tout pour « réparer » cette injustice. Le but ultime est l’anéantissement de l’Arménie, qui selon les dires du potentat, est une terre azérie. Pour ce faire, il est conseillé et secondé par le grand frère, la Turquie, et soutenu militairement par les extrémistes musulmans. Et si Israël est un de ses fournisseurs d’armes, c’est plus par la proximité stratégique face à l’Iran que par une rentrée de devises.

 

Le tsar est occupé ailleurs, les Etats-Unis sont dans le bourbier du Proche-Orient et les démocrates européens avalent ses salades. Alors pourquoi se gêner ?

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, de APA, ainsi que de l’Union européenne


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Arménie

 


Le 30 juillet, les représentants spéciaux pour le processus de normalisation entre l’Arménie et la Turquie, le vice-président de l’Assemblée nationale d’Arménie Ruben Rubinian et l’ambassadeur Serdar Kilic ont tenu leur cinquième réunion sur le passage de Margara-Alican, à la frontière entre les deux pays.

 

Les envoyés des deux pays ont visité le poste de contrôle frontalier modernisé de Margara avant la réunion.

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Union européenne

 


Dans une lettre adressée au président du Parlement arménien, Alain Simonian, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a salué la volonté de l’Arménie de renforcer ses relations avec l’UE.

 

« Le Parlement européen reconnaît et salue le fait que l’Arménie a fortement insisté sur sa volonté de renforcer ses relations avec l’Union européenne et d’en donner la priorité. Le programme de partenariat UE-Arménie récemment convenu ainsi que le lancement d’un dialogue sur la libéralisation des visas avec l’Arménie sont des signes clairs de nos relations renforcées.

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Etats-Unis

 


« Le secrétaire d’État américain Antony Blinken continue d’être profondément engagé dans le règlement des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

 

Concernant le récent voyage dans la région de Louis L Bono, conseiller principal pour les négociations sur le Caucase, c’est quelque chose sur laquelle le secrétaire et le coordinateur Bono continuent d’être profondément engagés. Nous allons continuer à travailler sur ce sujet.

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Russie

 


« La Russie est favorable à la résolution de toutes les questions litigieuses entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, » a déclaré Andreï Nastasine, directeur adjoint du département de l’information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères (MAE), lors du point de presse hebdomadaire de mercredi, répondant indirectement à la question sur les achats massifs d’armes par l’Azerbaïdjan – en particulier à des pays tels que la Turquie, Israël, l’Italie et la Serbie – après la guerre de 2020 dans le Haut-Karabakh.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Nous devons être très forts pour qu’Israël ne puisse pas faire ces choses ridicules à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés dans le Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pourrions faire la même chose qu’eux », a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan dans sa ville natale de Rize, lors d’une réunion de son parti au pouvoir, l’AKP.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, de APA, ainsi que de l’Union européenne