L’Arménie et l’Azerbaïdjan aux Nations Unies

 


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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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La 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies s’est déroulée du 24 au 30 septembre 2024. Parmi tous les intervenants, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont pris la parole pour défendre leur position en vue d’un accord de paix.

 

Ce qui saute de suite aux yeux, c’est l’absence dans la bouche Premier ministre arménien, Nigol Pachinian, de toute allusion à la pomme de discorde, pourtant à l’origine des deux guerres, à savoir : le Haut-Karabakh. Il ne faut surtout pas aborder les sujets qui fâchent.

 

Pour l’Arménie, depuis que son dirigeant a déclaré en Avril 2023 que cette région faisait partie intégrante de l’Azerbaïdjan, la messe est dite, et donc toute remarque, quelle qu’elle soit, n’a plus de sens. Seul son ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, en a parlé lors de ses prises de paroles et/ou de ses rencontres, pour s’inquiéter des destructions du patrimoine culturel arménien. Lesquelles ont commencé dès le lendemain de l’accord de cessez-le-feu du 9 décembre 2020 et se sont poursuivies systématiquement et massivement après le 24 septembre 2023, date du nettoyage ethnique de tous les autochtones arméniens.

 

Il est malheureux de constater que pour le leader arménien, « tout le monde (turcique) il est beau, tout le monde il est gentil » . Il en est tellement convaincu, que les revendications liées au Génocide des Arméniens de 1915 (Reconnaissance par la Turquie et Réparations) n’ont pas lieu d’être, que les destructions du patrimoine culturel arménien au Karabakh ne méritent pas d’être dénoncées publiquement, pas plus d’ailleurs que les revendications territoriales en Arménie, clamées haut et fort par le dictateur Ilham Aliev, rebaptisées pour l’occasion : Zanguézour occidental.

 

Il est persuadé, qu’en signant un accord de paix avec l’Azerbaïdjan tout va rentrer dans l’ordre, que la frontière avec la Turquie va s’ouvrir en grand, que les problèmes des frontaliers vont disparaitre, que le commerce avec ses deux voisins turcs va croître et embellir. C’est méconnaitre, volontairement ou non, l’Histoire arménienne.

 

Il est vrai que pour lui, l’important n’est pas l’Histoire des Arméniens, mais l’Histoire de l’Arménie, en zappant la première république de 1918-1920.

 

L’intervention de l’Azerbaïdjan s’est limitée à son ministre des Affaires étrangères, Jayhun Bayramov, qui, très BC-BG, a eu soin de présenter son pays comme un modèle du genre, évitant les comportements agressifs envers son voisin. Il s’est bien gardé de parler des non-respects de son pays envers tous documents que le président Aliev a signé. En vue de la COP29, ce n’était pas le moment de passer pour ce qu’il est. Toutefois, il a fortement insisté sur la notion d’intégrité territoriale, sous-entendu le Karabakh ne sera jamais arménien, et s’est permis quand même de critiquer l’Arménie pour non-respect de ses engagements. L’hôpital qui se fout de la charité.

 

Rappelons que l’Azerbaïdjan a l’habitude de faire de fausses déclarations sur le patrimoine arménien millénaire, de détruire ou de s’approprier des monuments historiques, des monastères et des cimetières. Après le nettoyage du Haut-Karabakh de ses habitants en septembre 2023, des dizaines d’églises, de monastères et de cimetières arméniens ont été rasés. Pour les sites importants et/ou de notoriété touristique, Bakou les attribuent aux Albanais du Caucase (Aghvans). En fait, selon Bakou, aucun monument ancien n’est Arménien.

 

De même que César aurait du se méfier des Ides de mars, l’Arménie devrait se méfier des Ides de septembre(*).

 

-      Le 27 septembre 2020, les forces armées azerbaïdjanaises ont lancé les hostilités à grande échelle le long de toute la ligne de contact et ont occupé les trois quarts du Karabakh chassant 40.000 Arméniens de leur foyer.

-      Le 23 septembre 2023, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive surprise, appelée « opération antiterroristes », après avoir affamé la population pendant plus de neuf mois. Les derniers Arméniens, environ 110.000, ont été chassés de leur territoire, dans ce que la totalité de l’Occident considère comme un nettoyage ethnique.

 

Quant à la Russie, ses soldats de la paix, en charge de la sécurité des Karabakhis, ont laissé Aliev faire ce qu’il voulait. À la suite des mesures « antiterroristes » de septembre 2023, l’Observatoire conjoint turco-russe, établi à Aghdam, en Azerbaïdjan, depuis le 30 janvier 2021, a cessé son activité le 26 avril 2024. Le contingent de paix russe a lui, complètement quitté l’Azerbaïdjan le 12 juin 2024, et dans la foulée, les régions arméniennes frontalières avec l’Azerbaïdjan.

 

 

 

(*) : Selon le calendrier Julien, utilisé par les Orthodoxes, il faut rajouter 13 jours au calendrier Grégorien, ce qui nous amène en octobre.

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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ONU

 


La réunion trilatérale entre les ministres des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov et le Secrétaire d’Etat Antony Blinken, a débuté à New York.

 

Le secrétaire d’État Antony J. Blinken a félicité l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour les progrès accomplis par ces pays vers une « paix durable et digne ».

 

Les parties ont pris note des progrès accomplis par l’Arménie et l’Azerbaïdjan vers la conclusion d’un accord historique sur la paix. Elles ont convenu de poursuivre les travaux.de déployer des efforts supplémentaires en vue l’établissement dans les plus brefs délais de relations interétatiques.

Suite


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Arménie

 

Lors d’une visite de travail à Bruxelles, le secrétaire du Conseil de sécurité de l’Arménie, Armen Krikorian, a rencontré Charles Fries, secrétaire général adjoint du Service européen pour l’action extérieure pour la paix, la sécurité et la défense.

 

Les interlocuteurs ont discuté de l’ordre du jour et des opportunités existantes des relations bilatérales entre l’Arménie et l’UE dans le domaine de la sécurité.

 

Les parties ont évoqué les activités de la mission d’observation civile de l’UE, soulignant son importance du point de vue de la sécurité régionale ; ainsi que de l’aide à l’Arménie par le biais de l’instrument de paix européen, en mettant l’accent sur le renforcement de la résilience de l’Arménie.


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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Les forces revanchardes relèvent la tête en Arménie. Il ne s’agit pas seulement d’éléments politiques marginaux, les autorités actuelles de l’Arménie vivent avec les mêmes pensées et les mêmes rêves.

 

Ils ne veulent pas accepter les résultats de la deuxième guerre du Karabakh et de l’opération antiterroriste. Bien qu’ils le disent en paroles, leurs actes, leurs politiques, leurs mesures créent une image absolument opposée. En témoigne la préservation formelle du Groupe de Minsk jusqu’à ce jour, qui n’a aucune signification fonctionnelle, » a déclaré le président Ilham Aliev dans son discours au Milli Majlis (parlement azéri).

 

Quelques jours avant, lors d’une réunion avec des étudiants et des professeurs de l’Université d’État d’Artsakh, que l’Azerbaïdjan a récemment ouverte, après avoir promis une éducation gratuite et des ordinateurs portables pour convaincre les étudiants d’y étudier, il a déclaré : « Les Arméniens n’ont jamais vécu dans le Haut-Karabakh. »

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA