L’Azerbaïdjan et la COP29


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Plus la date de la COP29 approche, plus le président Ilham Aliev et son équipe font le dos rond. Ce n’est pas le moment d’apparaître comme un dictateur assoiffé d’expansionnisme, mais comme un bon élève de la transition énergétique et la production d’un mix énergétique basé sur des ressources renouvelables.

 

Aussi, toute communication avec l’étranger doit montrer les efforts de Bakou dans le domaine climatique et un chantre de la paix. Aussi, la dernière résolution votée jeudi 24 octobre au Parlement européen a sérieusement noirci le tableau idyllique de l’Azerbaïdjan. Le Parlement azéri a rapidement réagi pour fustiger ladite résolution. Il faut dire que le texte met le doigt là où cela fait mal et contredit les dires azéris. Il sera intéressant de voir quel pays de l’UE se conformeront au texte voté et/ou ne participeront pas à la COP29. De même que la Hongrie est proche des thèses de Moscou, l’Italie est proche de celles de Bakou pour des raisons gazières. On notera que l'extrême-droite européenne et les autocraties orientales ont toujours fait bon ménage.

 

Mais revenons au conflit avec l’Arménie. Si la signature d’un accord de paix traîne en longueur, c’est la faute d'Erevan qui n’accélère pas les modifications demandées, déclare Bakou. Et lorsque l’Arménie s’exécute, une nouvelle condition est formulée, laquelle comme les précédentes, s’avère insuffisante. Tout est fait pour gagner du temps, afin que l’Azerbaïdjan se renforce suffisamment avec l’aide de la Turquie et d’Israël, et quand Poutine donnera son aval, Ilham Aliev passera à la seconde phase de son plan : envahir militairement le Syunik et assurer la jonction Azerbaïdjan-Nakhitchevan-Turquie. Il sait ce que pense l’UE de son régime et à quoi il peut s’attendre, au mieux à des reproches verbaux. Les sanctions sont réservées aux grandes puissances.

 

Comme il a été indiqué plusieurs fois, les négociations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan se traduisent par « la loi du plus fort ». La passivité n’a jamais permis d’avancer et encore moins d’obtenir quoi que ce soit. Depuis que Vladimir Poutine lui a donné le feu vert en 2019, Ilham Aliev met ses menaces à exécution, faisant fi de ses engagements conformément à l’accord tripartite de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 et en total opposition au droit international « non-usage de la force ou de la menace d’usage de la force ». Voyant la mollesse de la réaction de l’Occident suite à la guerre des 44 jours de 2020, il s’est permis de parachever le travail de la phase, une récupération totale par la force du Haut-Karabakh, suivi du nettoyage ethnique en septembre 2023.

 

Dès le 10 novembre 2020 et fort de sa victoire, Ilham Aliev a commencé le travail de sape envers les Arméniens du Haut-Karabakh, en total contradiction de l’accord qu’il venait de signer. Il a commencé à lancer des escarmouches sur le couloir de Latchine, gêner le travail du CICR, il a coupé les alimentations énergétiques et comme cela ne suffisait pas, il a entamé le blocus total des Karabakhis pendant dix mois, pour finalement les chasser au motif que ce sont des terroristes ; le tout sous le regard passif des soldats de la paix russes.

 

Parallèlement à ces agressions au grand jour, il a repris le travail de destruction culturel commencé quinze ans plus tôt au Nakhitchevan – rasage des milliers de Khatchkars (Pierre-croix) du cimetière moyenâgeux de Djougha. Tous les monuments historiques y passent, à commencer par les lieux de cultes, églises et monastères. Quand ils sont trop connus et/ou touristiques, ils sont attribués aux albanais du Caucase (Aghvans).

 

Là aussi, l’UNESCO a failli à sa tâche. Bakou lui interdit d’envoyer une mission d’observation sur le terrain. Les photos satellites compensent partiellement cette absence.

 

Aussi, la signature d’un accord de paix avec l’Arménie ne sera certainement pas pour cette année, au grand dam de la communauté internationale. Le plus marri dans cette affaire, reste le Premier ministre Nigol Pachinian, qui ne voyant pas plus loin que le bout de son nez, espère toujours offrir à l’Arménie ce cadeau empoisonné pour le Nouvel an. Cadeau que les dizaines de prisonniers arméniens, croupissant dans les geôles azéries, apprécieront.

 

Il y a de forte chance que la nouvelle résolution du Parlement européen aille rejoindre les précédentes, c'est-à-dire qu’elle reste lettre morte, vu que la présidente de la Commission européenne, Mme Ursula Von der Leyen, passera outre les recommandations, préférant le commerce pétrogazier avec le potentat.

 

Quant aux États-Unis, en plein chambardement d’élection présidentielle, ils vont continuer à caresser les belligérants dans le sens du poil, les berçant hypocritement de belles paroles comme à leur habitude, se gardant bien de vexer qui que ce soit. Les pays du Caucase du sud ne présentent pas grand intérêt à leurs yeux, on a vu leur comportement en 2008 lors de la guerre russo-géorgienne et plus récemment en 2020 lors de la guerre arméno-azerbaïdjanaise.

 

Ni Bruxelles, ni Washington ne lèveront le petit doigt lorsque le potentat azéri décidera que les tergiversations de Pachinian ont assez duré, et qu’il est temps d’ouvrir la liaison Azerbaïdjan-Nakhitchevan conformément au point 9 de l’accord tripartite de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, faisant fi des points le concernant.

 

En 2019, les observateurs ne se demandaient plus si une guerre allait avoir lieu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mais quand Bakou déclencherait les hostilités ; le comportement d’Ilham Aliev incitent les observateurs à se poser la même question.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA et du Parlement européen


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Réunion régionale « 3+3 »

 


« Nous pensons que les pays de cette région connaissent le mieux les problèmes régionaux et qu’ils peuvent les résoudre » a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, lors de l’ouverture de la réunion de la plate-forme régionale « 3+3 » à Istanbul.

 

Étaient présents les ministres des Affaires étrangères de l’Arménie - Ararat Mirzoyan, de l’Azerbaïdjan - Jeyhun Bayramov, de l’Iran - Abbas Araghchi, de la Russie - Sergueï Lavrov et de la Turquie participent à la réunion. La Géorgie a une fois de plus choisi de ne pas participer à la réunion.

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Arménie

 


Le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a reçu la délégation conduite par Michael Carpenter, l’assistant spécial du président américain, directeur principal pour l'Europe au Conseil de sécurité nationale du gouvernement de Biden.

 

Les questions inscrites à l'agenda bilatéral entre l'Arménie et les États-Unis, y compris les programmes actuels visant au développement du partenariat stratégique, la dynamique positive et les perspectives, ont été discutées lors de la réunion.

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Union européenne-France

 


Les membres du Parlement européen ont discuté de la situation politique et des droits de l’homme en Azerbaïdjan le 22 octobre et ont voté une résolution le 24 octobre, rapporte le service de presse du Parlement européen.

 

"Le débat et la résolution ont porté également sur les relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie voisine. Selon une récente déclaration du président arménien Vahagn Khatchatourian, un accord de paix entre les deux pays pourrait être conclu avant la conférence de l’ONU sur le climat (COP 29) à Bakou le mois prochain.

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États-Unis

 


Le président Jo Biden dans sa lettre adressée au président Ilham Aliev, publiée lundi 21 octobre, a déclaré :

 

"()… Je suis heureux de voir que votre nation et l’Arménie ont fait des progrès constants vers la finalisation d’un accord de paix qui normaliserait les relations entre vos deux pays. Je tiens à vous assurer que les États-Unis sont prêts à soutenir une paix durable et digne entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie qui mettrait enfin fin à des siècles de conflit.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« L’Azerbaïdjan est l’initiateur de l’accord de paix et de ses cinq principes fondamentaux. L’Azerbaïdjan soutient le programme de paix régional », a déclaré le président Ilham Aliev en recevant Michael Carpenter, l’assistant spécial du président américain et directeur principal pour l’Europe au Conseil de sécurité nationale.

 

« Le retard de l’Arménie dans l’envoi de ses dernières propositions sur le texte de l’accord de paix – après 70 jours – soulève certaines inquiétudes quant aux intentions de l’Arménie de faire avancer le processus. 

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Le coin des experts

 


« L’Azerbaïdjan est aujourd’hui considéré comme le pays le plus autoritaire d’Europe, pire que la Russie et la Biélorussie. Dans le dernier classement mondial de la liberté de Freedom House, le pays a obtenu un score de 7 sur 100, soit un point de plus que l’Afghanistan dirigé par les talibans. L’Azerbaïdjan occupe la 164ᵉ place sur 180 pays dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Ces dernières années, nous avons assisté à une répression croissante des journalistes indépendants et des opposants en Azerbaïdjan.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA,  et du Parlement européen