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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Alors que le leader azéri rajoute de nouvelles revendications, aux deux points en suspend sur les dix-sept, pour signer un accord de paix avec l’Arménie, Nigol Pachinian - le dirigeant arménien, fait le dos rond pour espérer l’amadouer et compte naïvement sur l’appui de la Turquie pour ce faire. Une Turquie qui n’a que faire de ses états d’âme, dont le but essentiel est de neutraliser l’Arménie avec la mise en œuvre d’une liaison directe Nakhitchevan-Azerbaïdjan, hors contrôle arménien.
Vu la tournure des
négociations, que ce soit avec Ankara ou avec Bakou, donner une date de
signature relève de la boule de cristal.
1 - Accord de
normalisation Erevan-Ankara.
Les deux représentants, Serdar
Kiliç pour la Turquie et Roupen
Roupinian pour l’Arménie, ont commencé leurs entrevues en janvier 2022 à
Moscou. En juillet 2024, c’est sur le pont frontière d’Alican-Margara, ouvert
pour l’occasion, qu’ils ont entamé leur cinquième rencontre.
Si l’Arménie participe activement
dans l’espoir d’aboutir rapidement à un accord, la Turquie a accepté de
discuter avec une réserve importante - alors qu’il ne devait y avoir aucune
condition préalable : elle ne signera l’accord que si le traité de paix
entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan satisfait Ilham Aliev. Alors que la frontière
côté arménien est prête à s’ouvrir, côté turc elle reste hermétiquement fermée
et le blocus de l’Arménie maintenu.
En attendant le jour J, la
discussion porte sur des sujets tels qu’entrouvrir la frontière aux titulaires
de passeport étranger et aux diplomates, ou débuter la remise en état de la liaison
ferroviaire Gumri- Akyaka/Akhurik.
Il y a un sujet tabou que l’actuel gouvernement arménien n’abordera pas c’est
la reconnaissance par Ankara du génocide des Arméniens de 1915, quant aux
réparations qui en découlent, c’est une notion abstraite pour Pachinian.
2 - Accord de paix
Erevan-Bakou
Le tandem
turco-azerbaidjanais tient absolument à ce que la négociation entre Erevan et
Bakou se déroule sans la présence de tiers. Surtout pas les Occidentaux, ni les
Russes même si les relations avec le tandem t-a sont au beau fixe, quant aux
Etats-Unis, avec l’arrivée de Trump cela va devenir le dernier de leurs soucis.
La faiblesse politique et
militaire de Nigol Pachinian ne fait pas le poids face au tandem t-a. Avec la Turquie,
c’est une suite de promesses sous condition en attendant une levée hypothétique
des barrières. Avec l’Azerbaïdjan c’est pire, la liste des revendications
s’allonge avec le temps.
Officiellement, selon la
déclaration d’Ilham Aliev lors de l’interview aux médias russes, VGTRK et
RIA Novosti, il y a deux conditions à remplir par l’Arménie pour que la
signature de l’accord ait lieu : « le
retrait des poursuites internationales l'un contre l'autre et la présence de
pays tiers à la frontière. »
Officieusement, il faut
ajouter d’autres exigences. Citons pêle-mêle :
-
Suppression
de la Constitution arménienne de toute allusion au Haut-Karabakh ;
- L’ouverture du couloir du
Zanguézour et non simplement un droit de passage ;
- La dissolution du groupe de Minsk de
l’OSCE, vu que le conflit du Haut-Karabakh est réglé ;
-
Le
retour de dizaines de milliers d’Azéris dans les régions arméniennes
limitrophes de la frontière et notamment dans le Zanguézour (Région du
Syunik) ;
Aux quelles, il faut ajouter :
-
La
non-restitution des territoires arméniens occupés depuis 2021, soit 243 km². Ce
qui est pris est pris, et ce n’est pas fini (délimitation) ;
- Le paiement des dommages subis par
l’Azerbaïdjano lors de la première guerre du Karabakh ;
-
Le
paiement des dommages suite à l’occupation pendant trente ans du Haut-Karabakh et
des sept districts contigus.
Pas un mot des vingt-trois
prisonniers politiques et militaires arméniens dont les procès sont en cours
d’instruction, les responsables encourent des dizaines d’années de prison,
voire perpétuité pour certains.
Pas un mot non plus des
dizaines de milliers d’Arméniens qui ont fui et/ou quitté leurs foyers et
laissé tout leurs biens.
On ne peut qu’être ‘sidéré’
sur les capacités de serpentarium du Premier ministre arménien.
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Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA, du Parlement européen, ainsi que de l’Union européenne.
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Arménie
Le Premier ministre Nigol Pachinian a été interviewé par Armenpress.
Armenpress
: Monsieur le
Premier ministre, dans une interview accordée à un média russe, le président
azerbaïdjanais a confirmé que 15 des 17 articles du traité de paix entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan avaient été approuvés, et que l'une des questions
non résolues concernait le non-déploiement de forces de pays tiers le long de
la frontière et l'autre le retrait des poursuites judiciaires engagées l'une
contre l'autre devant les tribunaux internationaux. Quelle est la position de
l'Arménie ?
Nigol Pachinian : Nous continuons à participer de manière constructive aux discussions autour du traité de paix avec l'Azerbaïdjan. Nous avons transmis à l'Azerbaïdjan des propositions sur les deux articles en suspens du traité de paix depuis plus d'un mois et nous n'avons pas encore reçu de réponse. Nous proposons
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Union
européenne – France
Un débat parlementaire a eu lieu le 18 décembre sur « La répression continue de la société civile et des médias indépendants en Azerbaïdjan et les cas du Dr Gubad Ibadoghlu, d’Anar Mammadli, de Kamran Mammadli, de Rufat Safarov et de Meydan TV ». Lors de sa séance plénière du 19 décembre, le Parlement européen a adopté la résolution par 434 voix pour, 30 contre et 89 abstentions.
Les membres du Parlement européen condamnent fermement la répression de la liberté de la presse et la répression de la dissidence par le régime d'Aliev et appellent l'exécutif européen à adopter des sanctions ciblées contre les responsables azerbaïdjanais qui violent les droits de l'homme et
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États-Unis
« Malgré les efforts soutenus du Congrès pour interdire statutairement l'aide militaire américaine à l'Azerbaïdjan, la loi d'autorisation de défense nationale (NDAA) pour l'année fiscale 2025 - qui a été adoptée aujourd'hui par le Sénat américain et qui sera promulguée par le président Biden - n'a pas inclus de multiples dispositions visant à tenir l'Azerbaïdjan responsable de son nettoyage ethnique de l'Artsakh. Le projet de loi de dépenses de défense de cette année accorde au régime répressif d’Aliev de Bakou un laissez-passer pour ses crimes contre l’humanité », a déclaré le président du Comité national arménien d'Amérique (ANCA), Raffi Hamparian.
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Russie
« Le mandat du Groupe de Minsk de l’OSCE sur le Haut-Karabakh a perdu de sa pertinence. L’Arménie et l'Azerbaïdjan peuvent initier conjointement la dissolution de cette structure. Par conséquent, toutes les structures concernées – le Groupe de Minsk lui-même, le groupe de planification de haut niveau et le bureau du représentant personnel du président en exercice de l’OSCE pour le règlement du Haut-Karabakh – sont susceptibles d’être dissoutes. Nous pensons que la meilleure façon de prendre une décision appropriée sur cette question est une proposition conjointe de Bakou et d’Erevan visant à liquider ces institutions », a déclaré la représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d'un briefing mercredi 25 décembre.
« L’Occident
a pour habitude de bloquer le travail de la plateforme. Les coprésidents du
groupe de Minsk de l'OSCE, les États-Unis et la France, ont cessé de
communiquer avec le coprésident russe en février 2022 et l'ont fait de leur
propre initiative.
La
reconnaissance par l'Arménie du Karabakh comme partie intégrante de
l'Azerbaïdjan à la suite du sommet Arménie-Azerbaïdjan-Union européenne-France,
qui a eu lieu le 6 octobre 2022 à Prague, et les changements radicaux de la
situation sur le terrain en septembre 2023 ont finalement conduit à la fin des
travaux du Groupe de Minsk de l'OSCE », a-t-elle précisé.
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Turquie-Azerbaïdjan
« Bakou et Erevan ne se sont pas mis d'accord sur deux points du futur traité de paix : le retrait des poursuites internationales l'un contre l'autre et la présence de pays tiers à la frontière.
Nous avons effectivement fait de grands progrès sur le traité de paix. Sur les dix-sept articles de ce document, quinze ont été approuvés et deux restent à l'étude. Lors de ma dernière rencontre avec le Premier ministre arménien à Kazan, j'ai compris que ces deux articles n'ont pas été approuvés, mais qu'ils pourraient être acceptés par l'Arménie. Je parle de nos conditions, » a déclaré le président Ilham Aliev dans une interview aux médias russes, VGTRK et RIA Novosti.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de APA, du Parlement européen, ainsi que de l’Union européenne.