Sud-Caucase : Lequel des vœux de Pachinian ou d’Aliev, sera exhaussé ?

 


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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Bien que les deux dirigeants désirent signer, plus ou moins rapidement, un accord de paix et que seuls deux points, sur les dix-sept de prévus, restent à régler, il n’est pas dit que la signature puisse avoir lieu dans les prochains mois. La raison en est très simple.

 

C’est une des spécialités du potentat azéri, de modifier et/ou d’ajouter de nouvelles conditions à satisfaire avant une signature hypothétique. Il faut dire que le terme « condition » n’a pas la même signification suivant que l’on soit Arménien ou Turco-Azéri.

 

Pour l’équipe Pachinian, il n’y a rien à ajouter à la liste des dix-sept si ce n’est qu’il faut retravailler sur les deux points qui posent problème. On notera qu’il n’est fait allusion ni aux dix-sept prisonniers politiques dont le jugement vient de commencer (?), ni aux 243 km² de territoire arménien occupés par l’Azerbaïdjan, ni au tracé de la frontière commune et donc à la superficie exacte de l’Arménie (29.743 km² ou moins) - superficie qu’Aliev n’a toujours pas reconnu, et pour cause.

 

Pour Erdoğan, il n’y a pas de condition préalable, tout au plus un moyen de pression. Il est prêt à normaliser ses relations avec Erevan, dès que l’accord de paix Pachinian-Aliev sera signé, sous-entendu à la satisfaction de Bakou, et plus précisément avec l’ouverture du corridor du Zanguézour. En attendant les rencontres arméno-turcs consistent à tourner autour du pot en tirant des plans sur la comète. Et si par hasard un mini-accord est conclu, comme laisser passer les personnes titulaires d’un passeport étranger, la frontière n’a pas été entrouverte pour autant.

 

Quant à Bakou, les deux points qui restent à satisfaire sont dans un flou qui n’a rien d’artistique. Ils changent au bon vouloir de l’autocrate et de son aréopage immédiat, le ministre des Affaires étrangères Bayramov ou le conseiller politique Hikmet Hadjiyev. On trouve pêle-mêle :

 

-      Amender la constitution pour ne plus voir apparaitre le mot Karabakh ;

-      - Etablir la liaison Azerbaïdjan-Nakhitchevan ou plus exactement mettre en œuvre le « couloir du Zanguézour » hors juridiction arménienne (extraterritorial) ;

-      - Dialoguer et autoriser le retour dans « l’Azerbaïdjan occidental », c'est-à-dire les trois-quarts sud de l’Arménie, Erevan compris, de dizaines de milliers d’Azéris et leurs descendants qui ont fui la région lors de la première guerre du Karabakh ;

-     -  Renoncer aux revendications mutuelles devant les tribunaux internationaux ;

-      - Supprimer la présence de forces tierces à la frontière ;

-      - Dissoudre le Groupe de Minsk de l’OSCE.

 

Une fois décidée, quels points seront retenus dans l’accord de paix, cela ne signifiera pas pour autant que les quatre autres passeront à la trappe, au contraire.

 

C’est triste à dire, Nigol Pachinian est tellement obnubilé à vouloir faire la paix avec Aliev et à vouloir normaliser ses relations avec Erdoğan, qu’il passe son temps à lâcher du lest sans se rendre pas compte qu’on le balade par le bout du nez. En paraphrasant le roi François 1er on serait tenté de dire : « Souvent dictateur varie, bien fol qui s’y fie ».

 

 

 


A lire le livre de Gabriel Gavin sur le conflit du Haut-Karabakh et une critique acerbe de l’exécutif européen : « Ashes of Our Fathers - Inside the Fall of Nagorno-Karabakh ». (Les Cendres de nos Pères - Au cœur de la chute du Haut-Karabakh). Extraits :

 

 

 

 

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Traduction

 

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Arménie

 

Procès contre les dirigeants artsakhiotes

 


Les prochaines audiences dans les affaires fabriquées contre les dirigeants illégalement détenus de l'Artsakh en Azerbaïdjan sont prévues pour les 21 et 27 janvier. Des photographies des procédures judiciaires ont été publiées.

 

Le 17 janvier, la première audience contre les dirigeants politiques et militaires de l'Artsakh détenus, a eu lieu à Bakou. Six procureurs étaient présents au sein de l'équipe de poursuite.

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Union européenne – France

 


« Kaja Kallas,
Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, a proposé de prolonger le déploiement de la mission civile de l'UE en Arménie de deux ans supplémentaires. Les États membres ont accueilli favorablement la proposition et discutent actuellement des actes juridiques nécessaires avec les organes compétents du Conseil de l'Union européenne. La décision du Conseil sur la prolongation est attendue dans les prochains jours, » a déclaré le service de presse de la Haute Représentante à Radio Liberty.

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Russie

 


Suite aux aspirations de l’Arménie d’adhérer à l'Union européenne, le vice-Premier ministre russe Alexeï Overchuk a déclaré le jeudi 9 janvier:

 

« L’adhésion de l’Arménie à l’UE reviendrait à l'acheter d'un billet pour le Titanic.

 

L’Arménie devra faire un choix. L’UEE (Union économique eurasienne) et l’UE sont incompatibles. Les deux unions impliquent l’absence de frontières douanières et la libre circulation des biens, des services, des capitaux et de la main-d’œuvre.

 

Si Erevan abandonne ses relations avec l’UEE, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires augmenteront. Les exportations de marchandises arméniennes pourraient chuter de 80 %. En échange, le pays bénéficiera d’un régime sans visa et d’une dépopulation ».

 


De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré :
« avant de parler d'une éventuelle adhésion de l'Arménie à l'Union européenne, il est nécessaire de comprendre la position de Bruxelles sur la question. »

 

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Etats-Unis

 


Le 14 janvier, la signature de la Charte de partenariat stratégique entre l'Arménie et les États-Unis a eu lieu au Département d'État américain à Washington.

 

Au nom de l'Arménie, le document a été signé par le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan, et au nom des États-Unis, par le secrétaire d'État Antony Blinken.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« La Turquie continuera à soutenir l'Azerbaïdjan à tout moment », a déclaré le président Recep Tayyip Erdoğan.

 

Il a fait ces remarques lors d'un appel téléphonique avec le président Ilham Aliev, le jeudi 9 janvier. C'est Erdoğan qui a initié l'appel téléphonique.

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Point de vue

 


Le Bureau de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) a publié une déclaration soulignant les menaces croissantes à la sécurité de l'Arménie et condamnant la pression exercée par l'Azerbaïdjan et la Turquie sur l'Arménie pour qu'elle accepte des concessions destructrices.

 

« Dans le contexte des développements géopolitiques actuels, les menaces sécuritaires qui pèsent sur l'Arménie deviennent de plus en plus immédiates et dangereuses. L'Azerbaïdjan, avec le soutien inconditionnel de la Turquie et ses capacités militaires renforcées, utilise l'instabilité géopolitique pour faire pression sur l'Arménie afin qu'elle se plie à des exigences destructrices, soit avec l'accord de l'administration actuelle, soit par la guerre.

Suite

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA

 

 


 



 

Charte de partenariat stratégique entre l’Arménie et les Etats-Unis

 

 

Section I : Principes du partenariat

 

Cette Charte est fondée sur des principes fondamentaux et des convictions partagées par les deux parties :

 

1. Le soutien mutuel à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale constitue le fondement de nos relations bilatérales.

 

2. Notre amitié découle de notre engagement commun en faveur des valeurs démocratiques et de notre conviction commune que la démocratie est la principale base de la légitimité politique et donc de la stabilité.

 

3. La coopération entre les partenaires démocratiques contribuera à promouvoir la paix et la stabilité.

 

4. Une Arménie forte, indépendante, souveraine et démocratique, capable de défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et l’inviolabilité de ses frontières internationalement reconnues, est essentielle pour une sécurité et une prospérité régionales durables.

 

5. La poursuite des réformes démocratiques et économiques en Arménie peut libérer tout le potentiel créatif de ses citoyens travailleurs et ainsi catalyser la prospérité dans toute la région et au-delà.

 

6. Les États-Unis saluent les efforts déployés par l’Arménie pour approfondir ses liens politiques, économiques, sécuritaires et sociaux avec les autres nations de la communauté euro-atlantique et de la communauté plus large des démocraties.

 

7. Une paix digne et durable est essentielle pour un avenir plus stable et plus prospère du Caucase du Sud. Les États-Unis soutiennent le processus de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, y compris le processus de délimitation des frontières basé sur la déclaration d’Alma Ata de 1991.

 

8. Les États-Unis soutiennent le déblocage des communications de transport régionales dans le Caucase du Sud, sur la base du plein respect de la souveraineté et de la juridiction des deux pays.

 

9. Reconnaissant que la circulation des biens et des personnes à travers les frontières conduit à des interdépendances et à des avantages mutuels pour les voisins, les États-Unis entendent également continuer à plaider en faveur de la normalisation des relations entre l’Arménie et ses voisins.

 

 

Section II : Coopération économique, commerciale, des transports et de l'énergie

 

L'Arménie et les États-Unis entendent élargir leur coopération pour renforcer la création d'emplois et la croissance économique, soutenir la réforme et la libéralisation de l'économie et des marchés, promouvoir la connectivité des transports, améliorer le climat des affaires bilatéral et améliorer l'accès aux marchés des biens et des services. Nous reconnaissons qu'un commerce équitable, centré sur les travailleurs et durable, est essentiel pour promouvoir des chaînes d'approvisionnement résilientes, un développement équitable, la liberté et la prospérité. Les États-Unis soutiennent les efforts de l'Arménie pour s'intégrer à l'économie mondiale.

 

1. Reconnaissant l’importance de l’augmentation des échanges commerciaux et des investissements pour la croissance économique et le développement, l’Arménie et les États-Unis entendent identifier des opportunités stratégiques pour accroître les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux.

 

2. Reconnaissant l'importance d'un secteur énergétique performant, résilient, sûr et orienté vers le marché, l'Arménie et les États-Unis entendent explorer les possibilités d'accroître et de diversifier la production et l'approvisionnement énergétiques de l'Arménie. Cela comprend le développement d'un programme d'énergie nucléaire civile répondant aux normes les plus élevées en matière de sûreté, de sécurité et de non-prolifération nucléaires ; des efforts pour améliorer la sécurité et l'efficacité énergétiques, notamment par une augmentation significative de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de l'Arménie ; et des mesures pour accroître la connectivité énergétique de l'Arménie aux marchés régionaux et européens.

 

3. L’Arménie et les États-Unis ont l’intention de créer un groupe de travail pour renforcer l’application des contrôles à l’exportation des biens à double usage, harmoniser les cadres politiques et partager des informations. L’Arménie et les États-Unis ont également l’intention d’entamer un dialogue conjoint sur un meilleur accès aux technologies contrôlées à l’exportation par le Département du commerce américain pour les entreprises de confiance opérant en Arménie.

 

4. Conscients de l’importance de la diversification des échanges commerciaux pour assurer la sécurité alimentaire et promouvoir la croissance économique, l’Arménie et les États-Unis entendent explorer les possibilités de coopération dans des domaines qui favoriseront un environnement renforcé pour le commerce agricole.

 

5. Reconnaissant les défis multiformes auxquels l'Arménie est confrontée en raison de sa position enclavée et de son accès limité aux marchés commerciaux mondiaux, l'Arménie et les États-Unis entendent approfondir la coopération visant à l'intégration de l'Arménie dans des réseaux de transport régionaux plus larges et des initiatives de connectivité, notamment par le biais d'un soutien politique fort et de la promotion du projet « Carrefour de la paix » de l'Arménie.

 

 

Section III : Défense et sécurité

 

Les États-Unis soutiennent une Arménie indépendante, souveraine et démocratique. Un Caucase du Sud pacifique est essentiel à la croissance économique et au développement démocratique continu de l’Arménie et de la région. La coopération en matière de défense et de sécurité entre l’Arménie et les États-Unis profite aux deux pays et à la région.

 

1. Reconnaissant la persistance des menaces à la paix et à la stabilité mondiales, l’Arménie et les États-Unis ont l’intention d’élargir la portée de leurs programmes de coopération en matière de défense et de sécurité, notamment en établissant des consultations bilatérales en matière de défense au cours de l’année prochaine et en aidant l’armée arménienne par le biais d’une formation professionnelle d’assistance militaire.

 

2. Les États-Unis reconnaissent les importantes contributions de l’Arménie aux efforts de maintien de la paix en Afghanistan, en Irak, au Kosovo, au Liban et au Mali. L’approfondissement de l’intégration de l’Arménie dans les institutions euro-atlantiques est une priorité mutuelle, et nous prévoyons d’élargir la coopération en matière de sécurité et de réformer les programmes destinés à accroître l’interopérabilité arménienne et à renforcer la défense de l’Arménie.

 

3. Reconnaissant la menace que représente la prolifération des armes de destruction massive, l’Arménie et les États-Unis prévoient d’étudier les moyens de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive et des technologies dangereuses en adhérant aux normes internationales de non-prolifération, en appliquant efficacement les contrôles à l’exportation et en renforçant l’application de ces contrôles. À cette fin, les États-Unis entendent soutenir le renforcement des capacités du Service des gardes-frontières arméniens et du Comité des recettes publiques.

 

4. Reconnaissant la menace persistante que représentent les cyber-acteurs malveillants pour le gouvernement, les entreprises et le public, l’Arménie et les États-Unis entendent œuvrer pour un avenir numérique innovant, sûr et respectueux des droits. L’Arménie et les États-Unis prévoient de continuer à tenir des consultations régulières sur les cyber-menaces existantes et nouvelles.

 

5. Les États-Unis entendent continuer à favoriser des institutions respectueuses des droits, notamment en soutenant les efforts de l’Arménie pour réformer et moderniser son ministère de l’Intérieur et ses forces de l’ordre. Ce soutien doit inclure la formation de la police et d’autres mesures visant à assurer la sécurité publique, à enquêter sur les abus et à traduire en justice les responsables, et à lutter contre la criminalité transnationale et la corruption.

 

 

Section IV : Renforcer la démocratie, la justice et l’inclusion

 

Reconnaissant les réalisations importantes de l’Arménie à ce jour, nos deux pays s’engagent à travailler ensemble pour favoriser l’Etat de droit soutenu par un système judiciaire impartial et indépendant, et pour renforcer davantage la liberté d’expression, y compris pour les médias, la bonne gouvernance et la responsabilité, la réforme de l’administration publique, une compétition électorale juste et transparente, une société civile libre et active, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et les efforts de lutte contre la corruption en Arménie. L’Arménie et les États-Unis reconnaissent l’importance de bâtir des sociétés résilientes et inclusives afin que nos gouvernements soient pleinement réactifs aux besoins de tous.

 

L’Arménie et les États-Unis prévoient de coopérer pour renforcer l’indépendance des médias, la liberté d’expression et l’accès à des informations objectives.

 

1. L'Arménie et les États-Unis prévoient de coopérer pour renforcer les efforts de l'Arménie visant à faire progresser l'État de droit et les processus d'élaboration des politiques dans ce domaine, notamment en œuvrant à accroître l'impartialité et l'indépendance du pouvoir judiciaire, la confiance du public et la transparence, ainsi qu'à développer des mécanismes alternatifs de résolution des conflits. Grâce à des relations renforcées entre les forces de l'ordre et le pouvoir judiciaire, ainsi qu'à un cadre institutionnel renforcé pour la prévention du crime et la justice pénale, nous prévoyons de faire face aux menaces criminelles transnationales communes telles que le terrorisme, le crime organisé, le trafic d'êtres humains et de stupéfiants, le blanchiment d'argent et la cybercriminalité.

 

2. L’Arménie et les États-Unis ont l’intention de coopérer sur les initiatives et les efforts de l’Arménie en matière de lutte contre la corruption ainsi que sur le processus d’élaboration des politiques dans ce domaine, notamment en œuvrant au renforcement des institutions de lutte contre la corruption et de l’intégrité dans tous les domaines des services publics.

 

3. L’Arménie et les États-Unis prévoient de travailler ensemble pour améliorer les cadres juridiques et réglementaires de protection des droits de l’homme en Arménie et renforcer les institutions arméniennes des droits de l’homme. Les États-Unis prévoient de soutenir l’Arménie dans ses efforts pour améliorer son cadre juridique de lutte contre la discrimination.

 

4. L’Arménie et les États-Unis prévoient de travailler ensemble pour promouvoir la bonne gouvernance en augmentant la transparence et la responsabilité, en améliorant l’administration publique en Arménie et en travaillant sur une communication efficace des réformes, ainsi qu’en élargissant l’accès des citoyens et des médias aux informations gouvernementales en Arménie.

 

5. L’Arménie et les États-Unis prévoient de travailler ensemble pour accroître le pluralisme politique et une concurrence politique transparente et équitable en Arménie, notamment en encourageant le développement de partis politiques, de groupes de réflexion et d’organisations non gouvernementales, en soutenant leur participation à l’élaboration de la législation et en adoptant des réformes pour créer un environnement électoral plus compétitif.

 

6. L’Arménie et les États-Unis prévoient de travailler ensemble pour renforcer la capacité de la société civile arménienne à développer et analyser les politiques publiques, à défendre les intérêts des citoyens, à participer au processus législatif et à assurer la surveillance des fonctionnaires.

 

7. L’Arménie et les États-Unis entendent honorer leurs engagements pris lors du Sommet pour la démocratie.

 

8. Les États-Unis prévoient de soutenir l’Arménie dans la mise en œuvre d’un plan visant à prévenir et à combattre toutes les formes de traite des êtres humains dans le pays.

 

9. Reconnaissant que l’Arménie est confrontée à une crise de déplacement depuis septembre 2023, les États-Unis prévoient de continuer à soutenir l’Arménie dans son aide aux personnes déplacées et aux réfugiés du Haut-Karabakh.

 

 

Section V : Accroître les échanges interpersonnels et culturels

 

L’Arménie et les États-Unis partagent le désir d’accroître leurs contacts interpersonnels, notamment par l’intermédiaire de la communauté arméno-américaine, et d’améliorer leurs programmes d’échanges culturels, créatifs, éducatifs, scientifiques et professionnels qui favorisent la démocratie, les valeurs démocratiques et l’état de droit, et accroissent la compréhension mutuelle.

 

1. Reconnaissant l’importance d’un renforcement des contacts entre les peuples arménien et américain, les deux parties entendent promouvoir de nouveaux échanges et activités culturels et sociaux à travers des initiatives telles que le programme Fulbright, le programme d’échange de futurs dirigeants (FLEX), l’échange de premier cycle (UGRAD), l’éducation et la pratique législatives (LEAP), le programme international de leadership des visiteurs, le programme d’enseignement et d’apprentissage de l’anglais, et d’autres.

 

2. Soulignant la nécessité d'innovation et de dynamisme pour l'avenir de nos deux pays, l'Arménie et les États-Unis entendent promouvoir une coopération accrue dans l'enseignement supérieur, les affaires et la recherche scientifique. Les États-Unis prévoient de faciliter le processus de demande de visas américains conformément aux lois et procédures américaines afin que les personnes qualifiées dans les activités culturelles, éducatives, commerciales et scientifiques aient la possibilité de participer.

 

3. L’Arménie et les États-Unis reconnaissent le potentiel de la Cité universitaire d’Arménie en tant que pôle de collaboration et d’innovation universitaires, favorisant des objectifs communs en matière d’éducation et de recherche.

 

4. L’Arménie et les États-Unis ont l’intention de soutenir des initiatives conjointes pour la préservation du patrimoine culturel en Arménie.

L'ancien ministre d'État du Haut-Karabakh, Ruben Vardanyan, a adressé un discours à la communauté internationale, à ceux qui se soucient de ce qui se passe dans la région, à ceux qui s'opposent à la persécution religieuse dans le monde et à ceux qui souhaitent une paix durable et authentique.

 


 

Communiqué de Ruben Vardanian

 

 

« Je voudrais faire une déclaration officielle avant le début du procès. Si vous lisez ces mots, cela signifie que j'ai épuisé tous les autres moyens pour faire connaître la vérité sur ce qui se passe ici.

 

Une audience est prévue le 17 janvier à 15 heures. J’ai été informé que je suis accusé de 42 chefs d’accusation, dont certains sont passibles de peines allant jusqu’à la réclusion à perpétuité. Cependant, je n’ai pas eu la possibilité d’examiner complètement l’acte d’accusation officiel. Mon avocat et moi avons simplement été autorisés à parcourir les 422 volumes du dossier, tous rédigés uniquement en azerbaïdjanais, une langue que je ne comprends pas, dans un laps de temps très court – du 9 décembre 2024 au 8 janvier 2025. Je n’ai reçu la liste des chefs d’accusation en russe que le 8 janvier 2025.

 

De plus, des pressions ont été exercées sur moi, mon avocat et mon interprète pour nous forcer à antidater et à signer des documents, y compris des protocoles falsifiés et des comptes rendus d'interrogatoires qui n'ont jamais eu lieu.

 

Je déclare officiellement que je n’ai fait aucun témoignage depuis le jour de mon arrestation, sauf lors du premier interrogatoire, où je n’ai donné que mon nom et prénom. Je le répète : tous les procès-verbaux portant ma signature sont des falsifications. Ces documents n’existent pas en réalité. Mon avocat et mon interprète ont été contraints de signer ces documents.

 

Je réitère ma totale innocence et celle de ses compatriotes arméniens également détenus comme prisonniers politiques et exige la fin immédiate de cette affaire à motivation politique menée contre nous.

 

Malgré notre innocence et la motivation politique de ce procès, il est très probable que le procureur ignorera mon plaidoyer et poursuivra le procès contre nous, auquel cas j'exige et demande votre soutien pour garantir que je bénéficie des avantages suivants :

 

1. Accordez-moi, ainsi qu’à mon avocat, le temps et l’opportunité nécessaires pour préparer ma défense. En particulier, donnez-nous la possibilité d’examiner en détail les pièces du dossier dans une langue que je comprends.

 

2. Éliminer toutes les violations de procédure et falsifications. En particulier, déclarer irrecevables tous les documents et procès-verbaux d’interrogatoires falsifiés qui n’ont jamais eu lieu, étant donné que je n’ai fourni aucun témoignage depuis le jour de mon arrestation.

 

3. Rendez public mon procès et celui des prisonniers politiques arméniens. J’insiste pour que le procès soit le plus ouvert possible, avec la participation de journalistes internationaux et de représentants d’organisations humanitaires.

 

4. Consolider mon dossier avec les dossiers des autres accusés. Plus de 400 des 422 volumes de mon dossier concernent des épisodes du dossier général, dont seulement 6 sont spécifiquement liés à de fausses accusations portées contre moi. Séparer mon dossier en une procédure distincte est une décision artificielle et sans fondement.

 

Je ne ressens ni colère ni haine. Au contraire, je sympathise sincèrement avec tous ceux qui violent les lois, les principes moraux et les enseignements du Coran et d’autres textes sacrés.

 

Je suis convaincu qu’une véritable paix ne sera possible que lorsque les dirigeants des pays impliqués dans le conflit, avec le soutien de leurs sociétés, pourront se réunir pour déposer des fleurs sur les tombes de tous ceux qui ont péri dans cette guerre. »

 

Je promets de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que cela se produise de mon vivant. Comme l’a dit le grand Mahatma Gandhi, la seule façon de sauver le monde de l’autodestruction est de vivre selon les principes de non-violence, de vérité et d’amour. En faisant preuve de compassion envers tous les peuples, quelle que soit leur couleur de peau, leur nationalité ou leur religion, nous pouvons parvenir à une véritable paix.

 

Merci à tous pour votre soutien ! Je vous aime et vous remercie tous pour votre gentillesse envers moi. Sachez que je reste fort et que je crois que la vérité triomphera. »

 

 

Ruben Vardanian est détenu au centre de détention du Service de sécurité de l'État de l'Azerbaïdjan depuis le 27 septembre 2023, soit plus de 470 jours, dont 340 jours en isolement et 23 jours en cellule disciplinaire.