Conflit Arménie-Azerbaïdjan : Droits dans leurs bottes

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, chacun des deux dirigeants reste droit dans ses bottes, ne changeant rien à sa politique.

 

Le président Ilham Aliev, en complet accord avec son mentor turc Recep Tayyip Erdoğan, essaie par tous les moyens plus ou moins légaux, du moins pour le moment, de faire plier son interlocuteur arménien, ou plus exactement son ennemi depuis la chute de l’Union soviétique.

 

L’autocrate qu’il est, n’a pas du tout avalé les principes démocratiques des Occidentaux, comme les notions de Liberté, individuelle ou collective, les notions de Droit, pour le particulier ou pour celui des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et c’est sur ce dernier point que le conflit a débuté en 1987, avec les premiers exactions et pogroms pilotés par Bakou.

 

Rappelons pour mémoire que les dirigeants de la région autonome du Nagorny (Haut)-Karabakh étaient dans leur droit, selon la constitution de l’URSS, à demander aux autorités à ne plus être sous administration azerbaïdjanaise. 

 

La guerre arméno-azerbaïdjanaise de 1993-94, avec la défaite n’a fait qu’envenimer la situation et entrainé un sentiment et une haine anti-Arméniens, entretenu judicieusement par Bakou. Un achat massif d’armement a commencé avec les pétrodollars engrangés à partir de 2006. 

 

Grâce au feu vert, plus ou tacite, donné en 2020 par Moscou, et avec l’aide morale, politique et militaire d’Erdoğan, Aliev a commencé à mettre en œuvre sa revanche pour la mener minutieusement à son terme, à savoir : le nettoyage ethnique de tous les Arméniens du Haut-Karabakh. Il a profité de l’occasion pour emprisonner les dix-sept dirigeants « terroristes » de l’enclave séparatiste. Pourquoi se priver, puisque personne ne l’a empêché de faire fi de l’accord trilatéral de cessez-le-feu signé en nombre 2020.

 

Ni les États-Unis et encore moins l’Union européenne n’ont levé le petit doigt pour arrêter la machine turco-azérie, si ce ne sont pas des messages de soutien et des aides financières.

 

Fort de cette impunité et sachant pertinemment que personne ne viendra au secours de Pachinian, il compte bien terminer le travail qu’il a entrepris à savoir ; réduire l’Arménie à peau de chagrin en ouvrant de force le ‘couloir du Zanguézour’ et pousser des milliers d’Azerbaïdjanais à s’installer au Zanguézour occidental – soit les ¾ de l’Arménie.  

 

Nigol Pachinian est tout aussi décidé à défendre sa politique.

 

Suite à son rapprochement avec l’Union européenne, la Russie a commencé à se désengager à partir de 2019. Conséquence : Non-intervention lors de la guerre des 44 jours de 2020 ; Signature d’un accord de cessez-le-feu Arménie-Russie-Azerbaïdjan le 9 novembre 2020 ; Un laisser-aller, pour ne pas dire plus, des soldats de la paix russes se trouvant en Artsakh jusqu’au nettoyage ethnique complet de septembre 2023 opéré par Bakou.

 

Pachinian a reporté sur l’Union européenne toute sa confiance et ses espoirs, laquelle reste effectivement une puissance, mais exclusivement sur le plan économique. Ce n’est ni une puissance politique et encore moins une puissance militaire. Ce qui convient tout à fait au dictateur azéri.

 

À l’inverse du potentat, le Premier ministre met toute son énergie pour aboutir à la signature d’un accord de paix avec Aliev ; un potentat qui s’amuse à changer les deux derniers points du futur accord, quand ce n’est pas en rajouter de nouveaux, afin de faire tourner en bourrique le leader arménien.

 

Et Pachinian de tout faire pour amadouer le tandem turco-azéri. Lui céder officiellement 57 km² de territoire ; Mettre la résolution des 243 km² de territoire arménien occupé militairement par Bakou dans le cadre plus général de la délimitation ; Ne pas inscrire dans l’accord de paix le retour des prisonniers de guerre et des otages ; Ne pas prononcer le mot Karabakh et encore moins faire allusion à toutes les dégradations et/ou destructions des monuments ; Caresser la Turquie dans le sens du poil, pour que le Sultan intercède en sa faveur en zappant le mot ‘génocide’ ou le mot ‘Ararat’ des textes officiels ; etc.

 

Non seulement Aliev n’a rien lâché jusqu’à présent, mais ne compte pas faire une quelconque concession à l’Arménie, la parodie de procès des ex-dirigeants de l’Artsakh qui se déroule actuellement, en est l’illustration.

 

Est-ce que le Premier ministre est conscient de ce qui se trame ?

 

Aurait-il entendu parler des fables de La Fontaine et plus spécialement de « Le loup et l’agneau » ? C’est peu probable. Toujours est-il qu’il vient de publier un texte (Cf. § Arménie), qui ressemble fortement à une version moderne de la fable.

 

Les solutions proposées par Pachinian ont peu de chance de modifier les intentions de l’autocrate. Aliev n’a que faire du jugement de l’UE ou de la communauté internationale. Il attend le moment propice ou un faux-pas de l’Arménie, pour attaquer.

 

Rappelons-nous 1915. Quelques semaines avant le début du génocide des Arméniens, le député arménien Krikor Zohrab déjeunait avec des membres du triumvirat Jeunes Turcs.

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a publié la mise au point suivante :

 

« Le discours officiel de l’Azerbaïdjan se concentre de plus en plus sur l’idée que l’Arménie s’arme et se prépare à attaquer l’Azerbaïdjan, et que, par conséquent, l’Azerbaïdjan a le droit de se défendre et de prendre des mesures préventives, voire attaquer l’Arménie à titre préventif.

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Union européenne – France

 


« Pour l'UE, il est très important que le processus de normalisation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan se poursuive dans un environnement calme et positif, en s'appuyant sur les réalisations et les succès passés obtenus dans divers formats », a déclaré la représentante spéciale de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Magdalena Grono.

 

« Lors de nos échanges à Bakou, j’ai entendu des déclarations encourageantes concernant la paix et la stabilité dans la région ; elles étaient souvent différentes de ce que nous avons entendu dans l’espace public, en particulier 

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Russie

 


« L'Arménie et la Russie entrent dans une nouvelle phase de maturité de leurs relations, malgré certains défis et divergences de points de vue. Une atmosphère stérile est impossible dans les relations internationales. Même si le paysage de l’information est souvent complexe, avec des tentatives d’ingérence extérieures, il existe un engagement commun pour désamorcer les tensions et renforcer les relations arméno-russes. Une crise est toujours à la fois un défi et une opportunité. Elle peut ouvrir de nouvelles perspectives pour faire progresser nos relations vers 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


À Bakou, le procès de l'ancien ministre d'État d'Artsakh Ruben Vardanian se poursuit séparément des autres affaires. Le juge président a annoncé le début de l'enquête judiciaire et a commencé à lire la dernière partie de l'acte d'accusation.

 

Selon l'acte d'accusation, Vardanian aurait rejoint et dirigé une organisation criminelle, agissant conformément à ses objectifs. Le document mentionne également d'anciens présidents et responsables arméniens, dont

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA